On ne peut pas nier que les nouvelles technologies, de l'imprimerie à l'intelligence artificielle en passant par Internet, ont révolutionné -et révolutionnent encore- le travail. Mais certains espoirs et craintes vis-à-vis de ces innovations sont loin d'avoir été concrétisés. Dans une frise chronologique, la BBC répertorie toutes ces fois où les nouvelles technologies devaient changer nos métiers.
Et les prédictions remontent bien avant Internet. Déjà en 370 avant Jésus Christ, Socrate voyait d'un mauvais œil l'idée que tous les hommes apprennent à écrire:
«Ils cesseront de faire travailler leur mémoire parce qu'ils compteront sur ce qu'ils ont écrit.»
L'écriture a tout de même été bien pratique pour, c'est vrai, se souvenir de tels propos. Dans la même optique, aux 15e et 16e siècles, des intellectuels s'inquiétaient des effets de l'abondance de livres, qui pourraient nous «perturber» voire nous rendre «barbares».
Les robots, déjà le dilemme entre ennemis ou espoirs
Très tôt, la robotisation a suscité des craintes et des espoirs, nous rappelle cette infographie. D'un côté, Elisabeth I avait peur que les machines à coudre ne réduisent à la mendicité ses sujets, et de l'autre, au début du 20e, on rêvait de robots qui nous couperaient les cheveux.
Un peu plus tard, ce sont les transports en commun qui font rêver: on ne vous a jamais parlé des bus aériens, qui transporteraient, en l'an 2000, quelque 200 passagers à la fois? Ni des hélicoptères privés? C'était le futur imaginé par le magazine Popular Mechanics en 1950. Toutefois, il nous reste une dizaine d'années pour avoir (enfin) nos petits jets privés pour nous déplacer le week-end, comme l'imaginait un politicien britannique en 1930.
La femme du futur, loin de celle d'aujourd'hui
Certaines prédictions font rire un peu plus jaune. En effet, au milieu du 20e siècle, Associated Press voyait la femme de l'an 2000 présente «aux plus hauts niveaux des groupes de finance, d'affaires et de gouvernements. Elle pourrait même être présidente», s'aventurait l'agence de presse. Si certaines femmes ont heureusement accédé à ces statuts, c'est loin d'être la majorité. Tout comme les femmes ne chaussent pas encore toutes du 45, comme le prévoyait également Associated Press..!
Les espoirs déchus... vraiment morts?
On a aussi rêvé, à la fin du 19e et au début du 20e à une société où l'on travaillerait moins. «Quinze heures par semaine», prédisait Keynes, quand l'écrivain Edward Bellamy parlait de retraite à 45 ans dans un roman d'anticipation. Pas sûr que l'on aille dans ce sens-là, bien au contraire; ceux qui osent parler de retraite à 60 ans ou de semaine de 30 ou 32 heures sont aujourd'hui souvent taxés d'utopisme... En France du moins, car l'utopie est dans certains cas devenue réalité, même si l'on n'atteint pas encore le niveau prédit par Keynes.
Enfin, si la dernière prédiction avortée repérée par la BBC s'était concrétisée, il vous serait aujourd'hui impossible de lire cet article: Internet aurait explosé en 1996.