Économie

C'est scientifiquement prouvé: les riches n'en ont rien à faire des autres

Temps de lecture : 2 min

Une étude démontre qu'avoir de l'argent change notre comportement et notre façon d'aborder le monde qui nous entoure.

La Grande Bellezza | Gianni Fiorito via Allociné License by
La Grande Bellezza | Gianni Fiorito via Allociné License by

C’est un fait, personne n’est capable de faire attention à chaque petit détail du monde qui nous entoure –notre cerveau ne pourrait pas assimiler autant d’informations.

La plupart d’entre nous font malgré tout des efforts pour prêter attention aux personnes qui partagent notre quotidien: un regard furtif dans le métro, un sourire à un coin de rue...

Moins de préoccupation pour les autres

Un nombre croissant d'études démontrent que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Être riche changerait notre façon de voir le monde: plus on a d’argent, moins on prêterait attention aux autres et à leurs problèmes.

Un article publié en 2016 dans la revue scientifique Psychological Sciences a chargé soixante-et-un participants affublés de Google Glass de marcher le long d’un bloc de quartier new-yorkais. Résultat: les personnes aisées regardent moins les autres que celles provenant d’une autre classe sociale.

«Les études réalisées en ligne, sur le terrain et en laboratoire aboutissent toutes à la même conclusion: les riches se préoccupent moins d’autrui que les autres classes sociales», déclare Pia Detze, la principale auteure de l’étude relayée par Quartz.

Distance émotionnelle

D'autres travaux menés sur le sujet dévoilent que la richesse agirait également sur la capacité à ressentir de la compassion.

En 2012, des étudiants ont été soumis à un test mis en place par des psychologues à l’université de Berkeley, en Californie. Les étudiants les plus aisés exprimaient moins d'empathie à la vue d'une vidéo montrant des enfants atteints de cancers que les autres participants à l'étude.

Comment expliquer cette distance émotionnelle? Selon Daniel Keltner, professeur en psychologie à Berkeley, le fait de pouvoir engager du personnel pour servir leurs besoins coupe les plus aisés de toute relation de dépendance vis-à-vis de l'autre –en somme, les riches payent pour obtenir un service plutôt que de demander de l’aide à un voisin.

Cette disparité entre les classes aisées et les autres classes sociales pose un réel problème au niveau économique: si les plus riches continuent à devenir de plus en plus riches et qu’ils continuent d’ignorer les plus pauvres, les inégalités ne cesseront de croître.

Dans une tribune pour le New York Times, le psychologue Daniel Goleman déclarait qu’il est impossible de réduire le fossé économique sans s’occuper du fossé empathique.

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