En janvier 2016, lors du Consumer Electronics Show, la compagnie de drones chinoise Ehang avait annoncé –sous le regard dubitatif de ses pairs– qu'elle mettrait au point un drone électrique suffisamment grand pour transporter un passager.
Depuis, elle publie ponctuellement des vidéos aux allures de film de science-fiction, pour renseigner l'avancée de ce projet un peu fou.
8,8km avec deux personnes à bord
Mardi 6 février, une dernière vidéo annonçait le succès du modèle Ehang 184, après plus de 1.000 tests de vol effectués par plusieurs passagers, dont le directeur de l'entreprise lui-même, Hu Huazhi.
L'appareil, muni de huit petites hélices et moteurs, a jusque-là pu atteindre 300 mètres d'altitude et 130km/h, sur une distance de 8,8km. Initialement prévu pour une seule personne, il a supporté un chargement de 210kg, avec deux personnes à bord. Son coût de fabrication était estimé dernièrement entre 200.000 et 300.000 dollars.
Pour l'heure pilotable manuellement à l'aide d'un joystick, le modèle est toujours en cours de perfectionnement, le but étant de parvenir à mettre au point un modèle capable de véhiculer des passagers sans intervention de leur part, une fois la destination voulue renseignée.
À la conquête des marchés
La compagnie a annoncé que le produit final devrait pouvoir apparaître sur le marché d'ici un an, et espère conquérir partenaires et concessionnaires d'ici-là:
«Quand nous feront voler Ehang 184 partout dans le monde en 2018, je crois que les gens verront que nous sommes très proches du monde des films de science-fiction», a déclaré Hu Huazhi.
En février 2017, Ehang signait un partenariat avec la Dubai Roads and Transport Authority pour l'élaboration du modèle 184, dans l'espoir d'en faire un mode de transport public à l'horizon 2030.
D'autres compagnies travaillent également à utiliser la technologie des drones pour mettre au point de nouveaux modes de transport, rappelle Quartz.
En septembre 2017, Volocopter, une compagnie allemande, laissait le prince héritier de Dubaï Hamdan ben Mohammed Al Maktoum inaugurer son modèle de taxi volant, pour un voyage de cinq minutes à 200 mètres d'altitude. En 2016, Uber faisait également part de ses projets de développement de transports aériens à base de drones.
En l'absence de législation adaptée, la mise en circulation de ces appareils pourrait cependant être considérablement retardée ou entravée. En septembre, la BBC relevait qu'au regard du règlement de la US Federal Aviation Administration, qui stipule que les avions doivent avoir vingt minutes de carburant de rechange au minimum, le 184 –avec ses vunigt-trois minutes de carburant– ne pourrait voler que trois minutes.