Pendant des années, les très bons enseignants, ceux qui parviennent à transformer les cancres, sont apparus comme des exceptions, des êtres provenant d'une alchimie plus que de méthodes scientifiques. Aux Etats-Unis, où des recherches s'étalant sur plus d'une décennie ont montré que les très bons professeurs changent vraiment l'éducation d'un enfant (plus que le quartier où il se trouve ou que l'école dans laquelle il étudie), l'organisation «Teach for America» a mis au point une méthode pour former les meilleurs enseignants possibles, de façon objective.
L'organisation bénévole a suivi des centaines de milliers d'enfants sur dix ans, et étudié de quelle manière certains enfants, venant de mêmes milieux sociaux, et partant d'un même niveau scolaire, parvenaient ou non à améliorer leur niveau.
«Teach for America» emploie de jeunes professeurs pendant deux ans, et les envoie un peu partout dans le pays enseigner à des enfants de milieux défavorisés. Au fur et à mesure des années, ils se sont mis à recruter leurs jeunes professeurs de façon de plus en plus précise, formant une légion de personnes de plus en plus qualifiées. Mais selon des critères parfois inattendus. Le fait que les jeunes aient déjà travaillé en milieux défavorisés ne compte pas par exemple. Comptent en revanche les activités extra-scolairs qu'ils ont eues, et s'ils y excellaient.
Avec l'expérience, «Teach for America» a découvert que les meilleurs professeurs sont ceux qui se fixent des objectifs très élevés, réévaluent constamment leur méthode, impliquent les enfants et leur famille dans leurs procédés; ils planifient tout avec rigueur, que ce soit pour le jour suivant, ou le trimestre final. Ils vérifient aussi que les élèves comprennent, de façon plus concrète qu'en leur demandant simplement s'ils ont compris.
Les études de l'organisation, prouvant que l'on peut influer de façon objective sur la manière d'enseigner, pourraient aussi conclure que les réformes du système d'éducation doivent se pencher sur cette question peut-être au moins autant que sur des questions de discriminations géographiques comme George Bush le faisait, ou de cartes scolaires en France.
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