Il est arrivé que Donald Trump traite les journalistes de menteurs au lieu de répondre à leurs questions, mais le Premier ministre thaïlandais a une tactique encore plus imparable: se faire remplacer par une photo cartonnée.
En effet, après une courte conférence de presse sur la «journée de l'enfant», le général Prayuth Chan-ocha a annoncé qu'il ne répondrait à aucune question politique. Un de ses assistants a aussitôt apporté une silhouette en carton de Prayuth, et le Premier ministre a dit aux reporters en pointant la photo du doigt: «Si vous voulez poser des questions sur la politique et les conflits, demandez à ce type.»
WATCH: Thailand's prime minister places cardboard cut-out of himself in front of microphone, tells reporters to "ask this guy" if they have any questions, and walks away. pic.twitter.com/tW28YGJ4tv
— NBC News (@NBCNews) 8 janvier 2018
Il est ensuite parti, sous les rires et les cris amusés du public de journalistes, qui ont plutôt bien pris la «plaisanterie» du général. Après son départ, les reporters et plusieurs passants se sont pris en photos avec la silhouette en carton.
Attitude problématique envers les médias
Comme le précise l'Associated Press, ce n'est pas la première fois que Prayuth, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2014, a une attitude problématique envers les médias.
Il lui est arrivé de tripoter l'oreille d'un technicien du son pendant une conférence de presse, de jeter une peau de banane à un caméraman et de déclarer qu'il exécuterait les journalistes qui le critiquent. Ces menaces sont à prendre au sérieux: selon Reporters Sans Frontières, la junte au pouvoir «surveille les journalistes en permanence et les convoque fréquemment pour des interrogatoires ou des détentions arbitraires».
Les mauvaises blagues de leaders autoritaires envers les journalistes sont à la mode en ce début d'année: le président du Venezuela Nicola Maduro vient de décerner des «prix» des pires médias, pour dénoncer les organisations qui racontent les réels problèmes de son pays (Bloomberg et le Miami Herald étaient en tête). Cette «cérémonie» était probablement inspirée par Trump, qui a déclaré qu'il remettrait des prix des pires Fake News le 17 janvier prochain.