Confortablement installé depuis plusieurs années en tête du classement des exportateurs mondiaux, l'Allemagne vient d'être détrônée par le géant chinois indique L'Expansion.
Selon l'institut allemand Destatis, sur les onze premiers mois de 2009, les entreprises allemandes ont vendu pour 734,6 milliards d'euros (1.050 milliards de dollars) de biens à l'étranger. Avec des exportations estimées à près de 1.070 milliards de dollars, la Chine devrait ravir la couronne de premier exportateur mondial.
Cela dit, cette prise de pouvoir «ne donne aucun élément probant sur la taille et la puissance des entreprise chinoises» souligne Scott Kennedy, spécialiste de la Chine à l'Indiana University aux Etats-Unis et interviewé par le Wall Street Journal. Pour le quotidien new yorkais, «la majorité des exportateurs chinois produit en série des biens vendus par d'autres entreprises. Les profits dégagés sont donc relativement maigres».
Mais comme le note le site de L'Expansion, la crise «a davantage pesé sur les exportations allemandes, en baisse de près de 20%, que chinoises, en recul de 16%». Et si les entreprises allemandes récupèrent petit à petit des effets de la crise grâce aux aides de l'Etat, «des signes alarmants récents indiquent que le retour à une situation stable se fait très lentement. Le Ministère des finances vient d'annoncer cette semaine que les commandes industrielles émanant de l'étranger avait encore chuté de 3,2% en novembre» rapporte le Financial Times. La situation des constructeurs automobiles est, à ce titre, assez révélatrice: la demande reste aujourd'hui faible alors que le gouvernement vient d'arrêter de soutenir financièrement les constructeurs.
Malgré tout, comparer les capacités de production et d'exportation allemande et chinoise reste un exercice peu évident tant les structures de leurs économies respectives diffèrent. «La Chine, dopée par le faible niveau du yuan, est devenue l'atelier du monde dont les industries d'export ne dégagent que de faibles marges, tandis que le made in Germany génère une forte valeur ajoutée».
Une comparaison encore moins évidente quand on sait que les deux pays sont des partenaires économiques privilégiés. Pour l'association des exportateurs allemands, relayée par le Financial Times, «le plus grand concurrent» de l'Allemagne est également son «client le plus dynamique». Comme le déclarait Anton Börner, président de l'association, «la Chine offrira de grandes opportunités pendant encore de nombreuses années».
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Image de Une: une usine à Dongguan en Chine via Flickr