Culture

Mano Solo est mort, le Web lui rend hommage

Temps de lecture : 2 min

L'artiste Mano Solo, né Emmanuel Cabut, est décédé le 10 janvier 2010 à l'age de 46 ans. La nouvelle a été annoncée par sa mère, Isabelle Monin, dans un message posté sur le forum du site officiel du musicien. «Il ne viendra plus, écrit-elle sous le pseudonyme d'Isamona. Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous encourager. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu'il avait: son talent, sa force, son élan, sa générosité. Il ne viendra plus le raoul, l'incomparable Mano Solo. Il ne me dira plus "Isabelle je t'aime"... Mon petit Mano.» Le chanteur aurait subi une suite d'anévrismes qui aurait mis fin à ses jours.

Mano Solo souffrait du Sida depuis plusieurs années. Dans une interview au Nouvel Obs de janvier 1997, il racontait comment il avait appris sa séropositivité et sa maladie: «Je l'ai appris à Noël 1986. J'avais des ganglions partout. Et je savais que je cumulais tous les risques. J'avais beaucoup séduit et fait pas mal de conneries toxicomanes, même si je ne me shootais plus depuis longtemps.»

«Pour ceux, très rares, qui ne le connaissaient pas, Mano Solo était le fils du dessinateur Cabu, et d'Isabelle, une militante écologiste (créatrice de la revue « La gueule ouverte »)» écrit le Nouvel Obs. «En 1993, il est révélé en tant qu'auteur compositeur avec l'album « La Marmaille nue ». Sa musique ? On parle de rock alternatif mêlé au musette. La violence est partout présente dans ces chansons qui font grand bruit.»

Le JDD rend hommage à ce «symbole malgré luide la lutte contre le sida»:

L'aigle noir ne surgira plus. Mano Solo, chanteur à fleur de peau, avec le noir pour couleur fétiche, n'agitera plus ses bras maigres sur les scènes de notre monde. Il pourra toujours faire la java dans un hypothétique Au-delà avec quelques gars de talent mais sa noirceur, sa gravité et sa subtilité ne nous toucheront plus directement...

Pour Télérama, il aura profondément marqué la scène française des années 90 et 2000.

La silhouette fine comme la lame d'un couteau, le verbe tranchant, le regard transperçant. L'image est si forte qu'elle s'est imprimée sans doute pour des années dans l'esprit de tous ceux qui l'avaient rencontré. Ou simplement vu sur scène, lors de concerts à l'énergie tendue où la fragilité et l'intensité avaient fini par se confondre. La dernière fois, c'était hier : le 12 novembre, à l'Olympia.

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Image de Une: Mano Solo en concert, capture d'écran de Youtube

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