Le gouvernement togolais «maintient sa position» de rappeler son équipe de football, a déclaré dimanche 10 janvier le porte-parole du gouvernement Pascal Bodjona, malgré la décision des joueurs de participer à la Coupe d'Afrique des nations après la fusillade de leur bus.
Après avoir annoncé son retrait de la CAN, la sélection du Togo a en effet décidé de participer à la compétition, selon les informations de l'Equipe. Le milieu togolais de Grenobre Alaixys Romao a confié au quotidien sportif dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 janvier:
On vient de se réunir avec l'ensemble de la délégation et finalement, nous serons sur le terrain lundi pour affronter le Ghana.[...] Des personnes sont mortes pour cette CAN, d'autres sont blessées. On ne peut pas les abandonner et partir comme des lâches. Si on reste ici, c'est pour eux. Mais aussi pour ne pas donner satisfaction aux rebelles. Notre gouvernement n'est pas forcément d'accord avec nous mais nous sommes tous déterminés à jouer cette compétition. La décision a été prise à l'unanimité.
Un autre joueur,Thomas Dossevi, a déclaré: «En mémoire de ses disparus, l'équipe nationale a décidé de participer à la CAN. On a tous très mal au coeur, ce n'est plus une fête, mais nous avons envie de montrer nos couleurs, nos valeurs et que nous sommes des hommes».
Le Togo a demandé des explications à l'Angola quant à l'absence d'information et de recommandations sur les dangers de voyager à Cabinda, où l'embuscade du bus a eu lieu. Les autorités angolaises ont fait part de leur étonnement que l'équipe du Togo ait voyagé par la route dans cette région depuis sa base en République du Congo.
Samedi 9 janvier, le porte-parole du gouvernement du Togo, Pascal Bodjona, avait déclaré que les joueurs, en état de choc, retournaient chez eux. «Nous ne pouvons pas aller plusloin dans la Coupe d'Afrique des Nations dans des circonstances si dramatiques» avait-il affirmé. La capitaine de l'équipe, Emmanuel Adebayor, avait également fait savoir sur le site internet de son club Manchester City qu'il rentrait au Royaume-Uni.
A quelques mois de la première Coupe du monde en Afrique, l'affaire est un nouveau coup dur à l'image du continent et de sa capacité à assurer la sécurité lors de compétitions sportives. En novembre dernier, l'affrontement entre l'Algérie et l'Egypte, décisif pour la qualification au Mondial, avait déjà montré l'indigence de la sécurité. Avant le match décisif au Caire, le bus des Algériens avait été caillassé et plusieurs joueurs blessés. Après le match, des incidents dans les rues avaient fait une ribambelle de blessés. Sans solution, la Confédération africaine maintenait un match d'appui trois jours plus tard à Khartoum. Aucune sanction n'était prise.
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Image de Une: Ballon de foot, [email protected]!, Flickr, CC