La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a confirmé vendredi 8 janvier que les controversés et couteux scanners corporels seraient expérimentés «d'ici la fin janvier» à l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle sur les vols à destination des Etats-Unis.
Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a fait savoir cette semaine qu'un groupe de travail rendrait des propositions sur les scanners corporels dans les aéroports «dans moins d'un mois». La décision a été prise suite à la demande des Etats-Unis de renforcer les contrôles de sécurité dans les aéroports pour les vols transatlantiques, après la tentative d'attentat le 25 décembre lors du vol Amsterdam-Détroit de la Northwest Airlines.
Un scanner corporel se présente sous la forme d'un portique dans lequel prend place le passager. Il fonctionne à l'aide d'ondes millimétriques qui traversent les vêtements et font apparaître en trois dimensions sur un écran le corps dévêtu de la personne contrôlée. Une expérimentation avait été envisagée à l'aéroport de Nice fin 2008, mais avait ensuite été abandonnée suite aux protestations d'associations de défense des libertés individuelles.
«Le visage et les parties génitales sont floutés», a expliqué Jacques Le Guillou directeur adjoint du transport aérien à la DGAC. Si un passager refuse de s'y soumettre pour des raisons personnelles, il pourra passer par un filtrage classique avec fouille manuelle.
A terme, la DGAC envisage un élargissement des scanners corporels à d'autres aéroports français. Mais chaque appareil coûte entre 100.000 et 150.000 euros, auxquels il faut ajouter le paiement des personnels habilités à le faire fonctionner.
Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca évoque lui «une affaire juteuse» pour les fabricants de scanners. «L'éventualité de l'installation de scanners corporels dans les aéroports sous prétexte de renforcer la sécurité est surtout intéressante pour les sociétés privées qui les facturent entre 100 et 150.000 euros, dont la conséquence pour les passagers sera de les payer sur leur taxe d'aéroport», a-t-il affirmé dans un communiqué.
Le député demande une étude scientifique «ur les éventuelles conséquences sanitaires pour les passagers, ainsi que le vote d'une loi qui, «seule», peut autoriser «les atteintes à l'intimité de la vie privée motivée par les nécessités de l'ordre public».
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Image de Une: Un scanner corporel Phil Noble / Reuters