Bernard Pivot a passé sa vie à faire parler les plus grands écrivains, de Duras à Lévi-Strauss, pour les émissions Apostrophe, Bouillon de culture... Un coffret DVD regroupant des entretiens paraît aujourd'hui. Dans Esprit critique, il raconte la fierté professionnelle qu'il en éprouve, et des anecdotes sur ses émissions littéraires.
Un an avant la mort de Vladimir Nabokov, Bernard Pivot le reçoit sur son plateau. Il l'a rencontré quelques temps avant en Suisse, assez hardi pour lui demander une interview alors que tout le monde lui expliquait que l'auteur de Lolita n'en donnait plus du tout. Nabokov a donc accepté, mais à une condition secrète: toutes les questions lui auront été posées par avance, par écrit, et toutes les réponses qu'il fera auront été rédigées par lui: il ne fera que les lire en direct. Il cache ses fiches, et fait semblant de chercher l'inspiration, de temps à autres, avec une feinte hésitation.
Pivot prétend aussi lui verser du thé, alors qu'il lui sert de l'alcool, lui demandant régulièrement: «un peu de thé Monsieur Nabokov?» Parce qu'une heure sans alcool était un peu trop à supporter pour l'écrivain.
Bernard Pivot et Vincent Josse reviennent aussi sur l'alcoolisme de Marguerite Duras, sur Albert Cohen en robe de chambre face caméra, sur la façon dont Pivot est venu à la télévision.
[Ecouter l'entretien complet sur France Inter]
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Image de une: Bernard Pivot sur Wikipedia.
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