Philippe Seguin est mort dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 janvier à son domicile des suites d'une crise cardiaque, a annoncé la première la radio RTL ce matin aux alentours de 8 heures. Agé de 66 ans, il était premier président de la Cour des comptes depuis le 21 juillet 2004. Ancien ministre des Affaires sociales et de l'Emploi, il a été président de l'Assemblée nationale française de 1993 à 1997 et président du Rassemblement pour la République (RPR) de 1997 à 1999.
Sa carrière politique commence en 1978 quand il est élu député des Vosges, mandat qu'il conservera jusqu'en 2002. En 1981, il se distingue en étant l'un des rares députés d'opposition à soutenir l'abolition de la peine de mort. En mars 1986, lors de la période de cohabitation et dans le gouvernement de Jacques Chirac, il devient ministre des Affaires sociales et de l'emploi.
Il prend un virage majeur en 1992 quand il s'engage du coté souverainiste en s'opposant au traité de Maastricht. Fidèle à une certaine tradition gaulliste, il craint pour la souveraineté et l'indépendance de la France. Il devient de fait le chef de file du non à Maastricht et François Mitterrand, Président de la République, accepte un débat télévisé avec lui.
En 1993, après la victoire de la droite aux élections législatives, Philippe Seguin devient président de l'Assemblée nationale. Il joue un rôle clé dans la campagne présidentielle de Jacques Chirac de 1995 et insiste pour imposer le thème de la fracture sociale. Après l'élection de Jacques Chirac, il reste à la tête de l'Assemblée nationale et prend la tête du RPR en juillet 1997.
Il s'éloigne alors peu à peu de Jacques Chirac qui s'inquiète de ses éventuelles ambitions présidentielles pour 2002. Il abandonne la direction du RPR en avril 1999 et après une semi retraite se lance dans la candidature à la mairie de Paris et est battu au second tour par Bertrand Delanoë à l'issue d'une campagne ou la droite s'est déchirée et Jacques Chirac ne l'a pas vraiment soutenu.
En 2002, Philipe Seguin refuse d'intégrer l'UMP nouvellement créé et se retire de la vie politique. Il réintégre alors la Cour des comptes dont il devient premier président en juillet 2004. Il refuse un poste au gouvernement que lui propose Nicolas Sarkozy en 2007.
Une des premières réactions est celle de Charles Pasqua, qui s'est dit bouleversé par l'annonce. «C'était un ami très cher. C'était une grande personne [...] qui avait l'étoffe d'un chef d'Etat», a-t-il estimé sur RTL.
Dans un communiqué, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre écrit: «Philippe Seguin était un homme droit et passionné qui a consacré toute son énergie au service des autres. Sa mort sonne comme un coup de tonnerre, il nous plonge dans une profonde tristesse.»
Sur France Inter, Lionel Jospin regrette «un homme qui s'inscrivait dans une tradition gaulliste».
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Image de Une: Philippe Séguin, REUTERS/Philippe Wojazer