Boire & manger / Monde

Pourquoi être vegan est tendance chez les néonazis

Temps de lecture : 2 min

Pour certains suprémacistes blancs, être végétarien est considéré comme un signe de noblesse et pureté raciale.

Vegan | OLA WAAGEN via Flickr CC License by
Vegan | OLA WAAGEN via Flickr CC License by

Adolf Hitler était végétarien, Heinrich Himmler aussi, car ils voyaient le végétarianisme comme la clé d'une vie longue et saine, et les contraintes alimentaires comme une façon de prouver leur supériorité raciale.

De nombreux néonazis et suprémacistes blancs d'aujourd'hui continuent la tradition. Dans Vice.com, la doctorante Alexis de Coning a recensé plusieurs sites de suprémacistes blancs qui changent les louanges du véganisme.

Sur aryanism.net, un site avec une page d'accueil décorée de croix gammées, une section entière est dédiée au véganisme, et explique que «le mode de vie qui ne génère aucune demande pour les produits animaux a toujours été une caractéristique principale du National Socialiste authentique, un signe de véritable empathie et un niveau de noblesse au-dessus des normes actuelles».

Le site précise aussi que les blancs ont une prédisposition génétique au véganisme, et oppose des supposés ancêtres paysans aryens qui mangeaient des céréales et des légumes à des peuples juifs éleveurs qui mangent de la viande.

Il existe même un vloggeur vegan, Jayme Louis Liardi, qui répand ce genre d'idées. En 2012, il avait commencé une chaîne Youtube sur le véganisme sans propos d'extrême-droite, mais à partir de 2015, son discours a changé, et il décrit maintenant le fait d'être vegan comme une recherche personnelle sur ses origines européennes : «C'est mon sang, mes gènes».

En Allemagne, des néonazis masqués ont créé Balaclava Küche, une chaîne Youtube avec des vidéos de cuisine vegan, et un magazine pour femmes suprémacistes américaines (Homefront) a des recettes de gâteaux vegan.

De Coning rappelle que le slogan nazi «Blut und Boden» (Sang et Terre, scandé en anglais pendant les récentes manifestations de Charlottesville) est une façon d'«idéaliser la connexion des blancs à la terre et à la nature». Dans les années 1950, Savitri Devi, une défenseure du droit des animaux pro-nazie avait écrit des ouvrages sur le «végétarianisme éthique». Selon elle, alors que les hindous pratiquent un végétarianisme «égoïste» (ils ont peur de punitions dans l'au-delà), les aryens ont un végétarianisme noble qui vient d'une attention portée à toutes les créatures vivantes.

Evidemment, l'ironie est que ces néonazis ont plus de respect pour les animaux que pour les personnes non blanches, et c'est pourquoi un bloggeur vegan a répondu à l'article en expliquant que la vraie idéologie vegan, qui défend la non violence pour tous, est incompatible avec la haine raciale.

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