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Le gouvernement Trump veut empêcher une mineure sans-papier d'avorter en détention

Temps de lecture : 2 min

Depuis septembre, une jeune fille incarcérée de 17 ans demande le droit à une IVG que le gouvernement lui refuse.

Des manifestantes défendent le droit à l'avortement le 21 juin 2017 à Los Angeles. © Mark Ralston / AFP.
Des manifestantes défendent le droit à l'avortement le 21 juin 2017 à Los Angeles. © Mark Ralston / AFP.

Depuis septembre, une immigrée sans-papier de 17 ans, venue aux États-Unis pour fuir la violence de son pays d'origine en Amérique Centrale, essaye d'obtenir le droit d'avorter au Texas, où elle est détenue.

Le droit à l'avortement est garanti par la Constitution américaine. Mais depuis l'élection de Donald Trump, l'agence qui supervise ce genre de cas —l'Office of Refugee Resettlement [le Bureau de gestion des réfugiés]— est dirigée par un militant anti-avortement qui a décidé que les mineures détenues n'avaient pas droit à l'IVG.

La jeune femme a donc été empêchée de se rendre à des rendez-vous médicaux. À la place, elle a été envoyée dans un «centre de crise grossesse», un établissement religieux où les patientes sont encouragées à ne pas avorter.

Le délai devient problématique

Avec l'aide d'une association de défense des droits (l'ACLU), la jeune femme (connue sous le nom de Jane Doe, son pseudonyme) fait donc un procès pour pouvoir avorter.

Maintenant que Jane Doe est à seize semaines de grossesse, les retards causés par la procédure judiciaire deviennent problématiques: au Texas, la limite légale pour avorter est de vingt semaines.

La logique du ministère de la Justice est la suivante: les droits de Jane Doe ne sont pas violés car elle peut toujours quitter les États-Unis et se faire avorter ailleurs. Or son pays d'origine interdit l'IVG.

Le gouvernement entend «défendre la dignité humaine»

Même si la jeune femme devra elle-même payer l'avortement, les avocats du ministère de la Justice expliquent que le gouvernement ne veut pas être forcé à «être complice de l'avortement de Mme Doe», comme s'il s'agissait d'un crime.

Le gouvernement considère qu'il est dans sa mission de protéger le foetus de Jane Doe. Une porte-parole du Bureau de gestion des réfugiés a déclaré:

«Nous protègerons le bien-être de cette mineure, de tous les enfants et leurs bébés dans nos centres, et nous défendrons la dignité humaine de tous ceux dont nous nous occupons.»

Cependant, des juges ont déclaré le mardi 24 octobre que le blocage mis en place par le gouvernement était illégal. Si le ministère de la Justice ne fait pas appel de la décision, la jeune femme pourra obtenir son IVG à temps.

Selon l'ACLU, depuis un an, l'administration Trump a plusieurs fois essayé d'empêcher des mineures détenues de se faire avorter.

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