En attendant de revenir un jour au pouvoir, les socialistes ont célébré l'action de leur dernier Premier ministre, Lionel Jospin. Mardi 5 janvier, l'ancien locataire de Matignon a donc invité ses amis dans un cinéma parisien pour assister à l'avant-première du documentaire que lui consacre Patrick Rotman. Parmi les présents: Martine Aubry, François Hollande, Pierre Mauroy, Bertrand Delanoë et Jean-Pierre Jouyet (passé du cabinet de Jospin au gouvernement de Sarkozy) apprend-on dans Le Monde, qui raconte cette petite réunion de famille.
Au rang des éloges de l'action du grand homme, celle d'Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova, pourrait presque faire rougir l'intéressé: «Le jugement de l'histoire sur la législature Jospin sera extrêmement positif, en termes de résultats comme d'éthique». «Lionel Jospin a été, peut-être, le meilleur Premier ministre de la Ve République», a estimé mercredi matin, sur BFM TV, Vincent Peillon.
Une voix plus inattendue est venue s'ajouter à ce concert de louanges, celle d'Eric Besson, comme le rapporte Europe 1. «J'aimais profondément Lionel Jospin. Et je continue de penser qu'il méritait d'être président de la République» a déclaré l'ancien socialiste, mardi à la Courneuve, au détour d'un débat sur l'Identité nationale.
Le retour vers ce passé qui finit tragiquement un 21 avril 2002 risque de durer un petit moment. Le livre d'entretien avec Pierre Favier et Patrick Rotman paraît jeudi 7 janvier et Jospin s'est concocté un bon petit plan media, explique Le Canard enchaîné. Bonnes feuilles dans le Nouvel Observateur, matinale de France Inter et passage à Canal Plus, tout cela le jour de la sortie du livre. En attendant la Une du Monde ce week-end et la diffusion en deux parties du documentaire, le 14 et 21 janvier, sur France 2.
Le passé de Premier ministre échouant dans la course à l'Elysée face à Jacques Chirac est décidément d'actualité. Edouard Balladur a dégainé le premier il y a quelques mois avec là aussi un livre d'entretien, Le pouvoir ne se partage pas. Balladur n'y épargnait pas Chirac. Jospin non plus, à en croire les extraits déjà parus: «Le pouvoir en place, Jacques Chirac, Dominique de Villepin et leurs amis ont systématiquement cherché à me mettre en cause, à m'affaiblir, à me salir.»
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Image de Une: Lionel Jospin via Flickr, CC