Monde

L'Iran enterre son programme nucléaire dans des tunnels

Temps de lecture : 2 min

Avant d'être président de la république islamique d'Iran, Mahmoud Ahmadinejad était ingénieur en génie civil et fondateur de l'association des tunnels iraniens. Il faut croire que son ancienne profession a inspiré le président dans ses nouvelles fonctions: les installations souterraines jouent aujourd'hui un rôle de premier plan dans l'épineux problème du nucléaire iranien.

En septembre dernier, l'existence d'un site d'enrichissement d'uranium installé au creux d'une montagne près de la cité de Qom avait été révélée. Les observateurs internationaux savent qu'il n'est que la partie émergée de l'iceberg: une grande partie du complexe militaro-industriel du nucléaire iranien est cachée dans un réseau de souterrains et de bunkers dans tout le pays. Le Conseil National de Résistance Iranien, un groupe d'opposition, a ainsi récemment estimé à 19 le nombre de sites souterrains où l'Iran dissimule des bases militaires.

Cette caractéristique a deux avantages pour l'Iran: le roc de ses montagnes est une protection très efficace contre une éventuelle attaque armée, et lui permet d'entretenir le flou sur l'ampleur réelle de son programme nucléaire. Cette réalité a conduit Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, à douter fortement de l'efficacité d'une frappe militaire, précisant que cela ne ferait que pousser les Iraniens à enterrer davantage leurs installations. Mais les Etats-Unis et Israel ne renonceront pas pour autant à pouvoir frapper s'ils le veulent un jour, et développent des armes capables d'atteindre les installations souterraines. Les Etats-Unis sont beaucoup plus avancés sur ce point grâce au chantier du "Massive Ordnance Penetrator", une arme de 20 pieds de long dont la construction a été lancée en 2004. Israel, en retard sur ce point, voit en revanche son pouvoir d'intervention s'amoindrir.

De son côté l'Iran creuse toujours plus ses montagnes, comme le montrent les images satellites où l'on voit le creusement de deux halls immenses qui pourraient contenir la moitié du Pentagone ou encore le marché florissant que représente l'Iran pour les sociétés fabricantes d'engins spécialisés.

Cette stratégie de "défense passive" complique encore les efforts diplomatiques autour du doossier iranien, alors que le régime a encore montré des signes durcissement récemment en interdisant le contact avec une liste de 60 organisations étrangères, dont la BBC.

[Lire l'article complet sur New York Times]

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Image de Une: Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad   Raheb Homavandi / Reuters

 

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