En 2009, la biologiste Patricia Brennan a découvert que les canards femelles avaient des vagins qui pouvaient être contractés de telle manière qu'un pénis pouvait être bloqué. Sa collègue Dana Orbach, de Dalhousie University au Canada, s'est alors demandée si les vagins de dauphins n'avaient pas les mêmes propriétés.
Afin de comprendre comment ces mammifères marins se reproduisent, Orbach et ses collègues ont créé des moules de vagins en silicone et ont gonflé des pénis de dauphins morts (avec de la solution saline) pour simuler des érections. (Orbach reçoit les pénis congelés par la poste). A partir de là, les biologistes ont recréé des coïts en laboratoire, et les résultats de leurs recherches viennent d'être publiés dans un article intitulé: «Interactions génitales pendant une copulation simulée de mammifères marins».
Orbach et son équipe ont trouvé que contrairement à l'espèce des dauphins communs, les grands dauphins femelles avaient des vagins avec de nombreux plis qui pouvaient faire obstruction à un pénis.
«Les structures complexes du vagin signifient que des mouvements subtils des femelles pendant la copulation peuvent envoyer le pénis du mauvais côté dans le vagin et empêcher la fertilisation», résume le site New Scientist.
Si un dauphin femelle se tord juste un peu, le bout du pénis ne pourra pas atteindre ses oeufs. «Elle pourrait être capable de contrôler la paternité grâce à quelque chose d'aussi subtil qu'un petit mouvement corporel», explique Orbach.
L'hypothèse est que ces vagins donnent un avantage évolutionnaire aux dauphins, car les femelles peuvent choisir les meilleurs mâles pour se reproduire.
Mieux comprendre comment les dauphins se reproduisent est important pour les efforts de préservation de l'espèce. Ces découvertes en termes d'anatomie génitale pourraient notamment être utilisées pour guider des inséminations artificielles.