En août dernier, un élu local du Missouri a déclaré sur Facebook que les personnes qui avaient vandalisé un monument confédéré local devraient «être pendues à un grand arbre avec une longue corde». Quelques mois plus tôt, un député noir qui avait appelé à l'impeachment de Donald Trump a reçu de nombreuses menaces, dont celle-ci: «tu vas être pendu à un arbre.»
Ce genre de déclaration est lourde de sens: de 1877 à 1950, plus de 4.000 Afro-Américains ont été lynchés aux États-Unis, et la plupart étaient pendus à des arbres. Des photos des pendaisons étaient parfois vendues comme cartes postales.
C'est pourquoi l'apparition de ces nœuds dans des lieux publics est particulièrement inquiétante pour la communauté afro-américaine. À Brooklyn, deux de ces symboles racistes ont été retrouvés en quinze jours, début septembre, attachés à des arbres dans des quartiers avec de fortes populations noires.
Lors d'un rassemblement, un élu local de Brooklyn a fait le lien entre ce genre d'incident et le discours ambigü de Donald Trump sur les suprémacistes blancs:
«Nous pensons que la rhétorique venant de la Maison Blanche contribue directement à créer un climat qui laisse penser aux gens que ce genre d'acte est acceptable».
Depuis le début de 2017, plusieurs autres nœuds de pendus ont été retrouvés dans divers villes des États-Unis. Un au Musée national d'histoire et de culture afro-américaines, un autre sur le campus de l'American University à Washington, avec des bananes et des messages racistes. Des nœuds de pendus ont également été signalés dans des collèges et des lycées, ou encore dans le bâtiment fédéral où est produite la monnaie américaine.
«Pour moi, un nœud de pendu, c'est un lynchage. C'est immédiatement ce qui vient à l'esprit, que quelqu'un va vous pendre, que quelqu'un va mourir. C'est très effrayant.», expliquait une étudiante de l'American University au New York Times.
Selon le Southern Poverty Law Center, il y a eu quelque 1.863 actes de haine, dont 15% contre les noirs, dans les sept mois qui ont suivi l'élection de Trump.