Alors qu'il faisait son travail d'agent se sécurité sur le campus d'une université du Minnesota, Brent Ahlers s'est accidentellement tiré sur l'épaule avec son arme à feu. Comme les employés de l'université ne sont pas censés porter de revolver, l'agent a inventé un coupable, de peur de perdre son emploi.
Il a dit à la police qu'un homme noir avec une coupe afro courte et un sweatshirt bleu lui avait tiré dessus. Les forces de l'ordre ont aussitôt envoyé 55 officiers sur place et les 1.800 étudiantes de cette fac catholique pour filles sont restées confinées dans leurs dortoirs.
Après plusieurs heures de recherches, aucun suspect n'a été retrouvé et, le lendemain, Ahlers, qui a été légèrement blessé par son coup de feu, a avoué que l'homme noir au sweatshirt bleu était une invention:
«Il avait peur de perdre son emploi parce qu'il avait amené un revolver au travail, et à cause de ce qui s'est passé, alors il a inventé un histoire pour dissimiuler les faits», a déclaré un porte-parole de la police de la ville de Saint Paul.
Ahlers a alors été inculpé pour avoir faussement signalé un crime, et il a été licencié par l'université.
Tyrone Terrill, le président d'une association afro-américaine de la ville a qualifié l'histoire d'«écoeurante».
«Avec son mensonge, il a mis en danger la vie de jeunes noirs, ainsi que celles de la police de Saint Paul.»
La directrice locale de la NAACP, l'organisation américaine de défense des droits de l'homme, a lié cet incident à l'histoire raciste des États-Unis, où de nombreux noirs innocents sont en prison.
Un incident similaire avait eu lieu en septembre 2016, lorsque Sherry Hall, une policière de Jackson en Géorgie avait inventé un échange de tirs avec un assaillant afro-américain de 110 kilos avec des problèmes psychiatriques. Elle avait dit que le suspect s'était échappé et la police a lancé une chasse à l'homme pour le retrouver, en vain. Hall avait déclaré à la télé:
«S'il est capable de faire ça à un officier de police, qu'est-ce-qu'il pourra faire à un citoyen dans la rue?»
Mais l'enquête avait mis au jour de nombreuses contradictions et la policière a fini par être inculpée pour faux témoignage et falsification de preuves.