Après une année 2009 «difficile pour tous», 2010 sera « une année de renouveau ». Dans ses traditionnels vœux télévisés pour la nouvelle année - retransmis sur Internet et même sur les téléphones portables -, Nicolas Sarkozy a promis que «les efforts» produits depuis 2007 allaient «porter leurs fruits», appelant ses compatriotes à se montrer «unis». « Beaucoup de réformes ont été accomplies. Je sais «qu'elles ont bouleversé des habitudes» et qu'elles «ont pu provoquer des inquiétudes». Mais «l'immobilisme» n'est pas «une alternative», a-t-il plaidé.
Après avoir dressé le bilan de l'année écoulée - «nous avons évité le pire» et « aussi préparé l'avenir» -, Nicolas Sarkozy a détaillé ses priorités pour l'année qui s'ouvre. Au premier rang de ses préoccupations : la taxe carbone, qui va devoir revenir au Parlement après sa censure par le Conseil constitutionnel. «Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté», a-t-il prévenu, qualifiant la fiscalité écologique d'«enjeu majeur».
En 2010, avec le retour attendu, quoique timide, de la croissance, il faudra aussi, selon le chef de l'Etat, «faire reculer le chômage», «réduire nos dépenses courantes», «simplifier notre organisation territoriale», réformer la justice, s'atteler à la question de la dépendance et, surtout, «consolider notre système de retraites», «le» gros dossier politique des prochains mois.
L'opposition a dénoncé un «indécent satisfecit» de Nicolas Sarkozy et l'UMP a, au contraire, salué un «président rassembleur». A droite comme à gauche, une grande partie des réactions s'est polarisée sur le débat sur l'identité nationale que le chef de l'Etat a évoqué à mots couverts dans son allocution radio-télévisée.
«Arrêter ce débat qui est en train de devenir une machine à créer du confit et de la violence, c'est ça qui aurait été une bonne solution», a déclaré sur France Info la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot. Le député PS Pierre Moscovici a cru comprendre dans les propos présidentiels l'annonce, à tout le moins, d'une suspension du débat orchestré par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson. «Sans parler d'un désaveu d'Eric Besson, je sens que soit ce débat ne sera pas repris du tout en 2010 soit il sera repris sur un autre ton (...) qui serait mieux que cette espèce de déchirure qu'on nous a imposée», a-t-il estimé.
François Fillon a en revanche salué l'engagement présidentiel «de construire en 2010 une France fraternelle». «Dans l'épreuve comme dans les succès, le rassemblement de la Nation est un bien précieux et la condition de la réussite collective», estime le Premier ministre dans un communiqué.
Pour le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, les mots «rassembleurs» et «respectueux» du chef de l'Etat étaient «indispensables» après les dérapages qui ont jalonné l'automne.
Deux jours après l'annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel, Cécile Duflot a réclamé dès les premiers jours de 2010 un rendez-vous à Matignon pour "faire des propositions argumentées, de bon sens" en faveur d'une «vraie» fiscalité écologique. Le gouvernement a promis une nouvelle mouture pour le 20 janvier et Nicolas Sarkozy, dans ses voeux, a assuré qu'il n'était pas homme à renoncer «à la première difficulté».
«Une contribution climat énergie, c'est utile pour lutter contre les dérèglements climatiques tout autant que pour aider les ménages (...) qui en ont le plus besoin pour des mesures d'adaptation (...) Ce n'est pas une taxe supplémentaire sinon cela n'a aucun intérêt», a souligné Cécile Duflot.
Enfin, pour le Parti communiste, Nicolas Sarkozy s'est montré «plus sourd que jamais au pays».
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Image de une: Nicolas Sarkozy lors des ses voeux Reuters