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Le maire de Berkeley en Californie veut que les antifas soient classés en tant que gang

Temps de lecture : 2 min

La polémique monte autour de la violence des groupes antifascistes.

Des antifas manifestent à Berkeley en Californie le 27 août 2017. AMY OSBORNE/AFP
Des antifas manifestent à Berkeley en Californie le 27 août 2017. AMY OSBORNE/AFP

La ville de Berkeley –et son campus universitaire– sont connus pour être des bastions de la gauche américaine, mais le maire de la municipalité, le démocrate Jesse Arreguin, en a assez des militants d'extrême gauche qui veulent lutter contre l'extrême droite par la violence.

Le dimanche 27 août, des anarchistes et des membres du groupe antifasciste antifa ont attaqué des manifestants pro-Trump rassemblés dans un parc de la ville. Contrairement à ce qui s'est passé à Charlottesville les 11 et 12 août, les militants d'extrême droite de Berkeley étaient peu nombreux et non violents. La police a arrêté environ dix contre-manifestants.

«Je crois que nous devrions les classifier comme un gang, a déclaré le maire de Berkeley à propos des antifas. Ils viennent en uniforme. Ils ont des armes, presque comme une milice, et je crois que nous devons prendre cela en compte dans notre approche du maintien de l'ordre.»

Venant du maire démocrate d'une ville connue pour être très à gauche, la déclaration a surpris. En Californie, quelqu'un qui commet un crime dans le cadre d'un gang écope de peines plus lourdes. Mais à l'inverse des gangs, dont le but est purement criminel, les antifas utilisent la violence à des fins politiques. Plus de 250.000 Américains ont signé une pétition pour demander au président de qualifier le groupe antifa de terroriste.

Une stratégie contreproductive?

Le maire Jesse Arreguin a précisé qu'il ne soutenait absolument pas l'extrême droite mais qu'il était nécessaire de dénoncer l'extrémisme violent de certains groupes antifascistes. En février, une centaine d'antifas avaient déjà vandalisé une partie du campus de Berkeley et jeté des pierres à la police afin d'empêcher le discours de Milo Yiannopoulos, un agitateur de l'alt-right.

Comme l'explique Jelani Cobb dans le New Yorker, il est faux de faire une équivalence entre des groupes antifascistes et les suprémacistes blancs qui se placent dans la lignée historique de groupes comme le Ku Klux Klan. Il n'en demeure pas moins que politiquement, la violence de l'extrême gauche ne fait que renforcer la position de Trump et ses fans.

«Les images venant de Berkeley –des contre-manifestants qui envoient des bombes lacrymogène sur des militants d'extrême droite peu nombreux; des personnes vêtues de noir qui frappent un manifestant allongé par terre– seront utilisées par la droite comme preuve que Trump avait raison quand il accusait les “deux côtés” d'être problématiques.»

Un récent éditorial du Washington Post dénonçait également les tactiques de ces groupes:

«Ce genre de violence bénéficie aux forces que les antifas prétendent combattre. En termes d'impact politique objectif, le groupe est mal nommé: “Profa” serait plus exact.»

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