Depuis le 26 août, les pluies diluviennes de la tempête Harvey ont inondé une bonne partie de Houston (Texas) et entraîné l'évacuation de dizaines de milliers de résidents, ainsi que vingt-deux décès. Alors que de nombreux commerces se sont retrouvés inondés ou non ravitaillés, certaines boutiques ont profité de la rareté des produits causée par la tempête pour augmenter leurs prix.
Il s'agit d'une pratique illégale et en quelques jours, le procureur de l'Etat du Texas a reçu près de 400 plaintes à ce sujet. Des résidents ont trouvé des bouteilles d'eau vendues à sept dollars (six euros), soit sept fois le prix normal, ainsi que des packs de vingt-quatre bouteilles pour 35 euros.
Plusieurs stations essence de la ville ont aussi fait flamber les prix. Le prix moyen de l'essence aux Etats-Unis est très bas –2 euros pour presque 4 litres (un gallon)– mais des stations essence locales affichaient des prix trois à quatre fois plus élevés, comme ici plus de 8 dollars (6,60 euros).
Alors que des milliers de gens se sont retrouvés sans domicile suite aux inondations, il s'est aussi avéré que plusieurs hôtels avaient doublé ou triplé le prix de leurs chambres.
Le procureur du Texas a rappelé que les commerces qui augmentaient ainsi leurs prix étaient passibles d'amendes. Les montants sont particulièrement élevés –250,000 dollars– pour ceux qui tentent d'arnaquer des clients de plus de 65 ans.
Pourtant, ces derniers jours, deux économistes conservateurs ont écrit des articles pour expliquer que faire ainsi augmenter les prix était une bonne chose, une réaction naturelle du marché en temps de forte demande quand un produit se fait rare. Leur idée est que lorsque le prix d'un produit devient plus élevé, cela encourage d'autres entreprises à fournir la denrée, ce qui règle magiquement les problèmes d'approvisionnement.
Comme l'écrit Michael Hiltzik dans le Los Angeles Times, ces économistes oublient de dire que de nombreux résidents d'Houston ne peuvent pas payer des sommes délirantes pour obtenir de l'eau (des prix trop élevés deviennent un danger sanitaire), et l'autre problème de leur théorie est que dans le cas d'inondations de grande envergure, l'approvisionnement peut être très difficile pour les fournisseurs, même s'ils veulent profiter d'une augmentation des prix.