Tantôt vindicatifs, drôles, percutants, tantôt embarrassants les politiques manient l'art de la petite phrase avec plus ou moins d'adresse. L'express publie un florilège des plus belles déclarations de nos dirigeants. Quelques exemples:
«Avant, certains m'appelaient le «Sarkozy de gauche.»Je descends d'une catégorie!»-Manuel Valls, député maire PS d'Evry, à propos de son surnom de «Copé de gauche»
«Je ne me suis pas engagée en politique pour me faire traiter de «P...»-Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, en réaction à des commentaires injurieux d'internautes sur une vidéo Dailymotion
«Pécresse, c'est moins de stress.»-Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate en Essonne, à propos de la chef de file UMP en Île-de-France, Valérie Pécresse
Nathalie Kosciusko-Morizet ne fait pas jouer les sons par hasard. Slate l'explique dans un article décortiquant l'art de produire des petites phrases qui font mouche «en toute occasion, un beau martelage publicitaire vaut cent mots.»
«Les socialistes ont préféré la démagogie à l'écologie» -Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, sur Europe 1
«Continuer la relance, réguler la finance.»- Christine Lagarde, ministre de l'économie, sur RTL
Les journalistes sont très friands de ces petites phrases bien roulées. «Ils adorent les chiasmes et les conservent systématiquement au montage, explique Slate car ils durent souvent moins des 25 secondes requises. N'oubliez pas que les phrases interminables et impossibles à couper finissent toujours à la poubelle du 20h»
Le chef de l'Etat se permet lui de prendre quelques libertés avec la syntaxe et la grammaire. Ce que Slate avait appelé la «sarkolangue» regorge de petites phrases, familèrement appelées des perles.
«Qu'est-ce que j'm'aperçois ?» et «Si y en a que ça dérange d'augmenter les impôts...» Le 17 mars, devant les ouvriers d'Alstom à Ornans
«C'est quand même agréable de voir des hauts fonctionnaires à qui vous comprenez quand y parlent» Provins, 20 janvier.
En octobre, le Petit Journal sur Canal +révélait que le discours prononcé à Poligny par Sarkozy sur l'agriculture n'était autre qu'un simple copié-collé d'un discours prononcé le 19 février 2006, à Daumeray dans le Maine-et-Loire.Slate affirmait alors «Le copier-coller fait partie de la sarkolangue».Le chef de l'Etat avait même commencé son allocution en affirmant :
«Je ne suis pas venu vous tenir un discours que vous avez déjà entendu.»-Nicolas Sarkozy, Poligny.
20 minutes rappelle qu'en avril le président se faisait épingler par la presse internationale pour avoir qualifié son homologue espagnol José Luis Zapatero de «peut être pas intelligent».Le président n'est cependant pas le seul à manier la langue de bois avec adresse. Les politiques sont agiles quand il s'agit de ne pas répondre à une question :
«Excusez-moi parce que j'ai travaillé jour et nuit toute cette semaine et je n'ai pas eu le temps de suivre tous les aspects de cette polémique, certainement passionnante et que je retrouverai en revenant à Paris. Honnêtement, j'ai été bien occupé ici par des dossiers extrêmement lourds et je n'ai pas pu suivre les péripéties de toute cette actualité, mais je suis sûr qu'elle a été passionnante.» -Nicolas Sarkozy, conférence de presse du G20 à Pittsburgh, interrogé sur les propos de Brice Hortefeux
«Je ne souhaite pas faire de la politique mon métier mais en refaire ne me déplairait pas.»-Bernard Laporte, ex-secrétaire d'Etat au sport, interrogé par un internaute sur un possible retour en politique.
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Image de Une: CC Flickr tranchis