Depuis le refus de Donald Trump de clairement dénoncer les suprémacistes blancs de Charlottesville, plusieurs officiels de la Maison Blanche ont choisi de démissionner. Le dernier en date est le professeur Daniel Kammen, un spécialiste en énergies renouvelables qui occupe depuis 1996 des postes de délégué scientifique auprès du gouvernement américain.
Sur Twitter, il explique au président des États-Unis que «sa réponse à Charlottesville encourage le racisme, le sexisme et nuit à notre pays et notre planète». Il regrette aussi que Trump ait quitté l'accord de Paris sur le climat et qu'il refuse de soutenir la recherche sur l'environnement et les énergies renouvelables.
Mais c'est surtout sur la forme que la lettre de Kammen a attiré l'attention. En effet, il a utilisé un acrostiche pour faire passer un message: chaque première lettre des premiers paragraphes de son texte forment le mot «IMPEACH», en référence au processus de destitution (impeachment) des présidents américains.
L'idée de l'acrostiche ne vient pas de lui. Le 18 août, les dix-sept membres du Comité présidentiel sur les arts et humanités avaient démissionné de façon similaire, reprochant au président ses «fausses équivalences» sur les manifestants racistes et antiracistes de Charlottesville. L'acteur Kal Penn et ses collègues en avaient profité pour s'amuser un peu en choisissant des premières lettres de paragraphes qui formaient le mot «RESIST», soit «résistez».
Plusieurs journalistes commencent déjà à trouver l'idée un peu gnangnan:
«C'est quoi cette tendance, on est au collège ou quoi? Si vous pensez que le président doit être destitué, dites le clairement.»
Dans The New Republic, Emily Atkin explique que «cette tactique semble infantile et donne l'occasion aux pro-Trump d'accuser ceux qui l'utilisent de faire ça par volonté d'autopromotion».
Mais tout cela aura eu au moins le mérite de faire connaître l'acrostiche aux Américains. Le dictionnaire Webster a en effet enregistré un pic de recherches de ce mot ces derniers jours.