«Sortez. Amusez-vous. Soyez payés.» C’est le slogan de Surkus, cette application mobile sortie il y a deux ans qui vise à proposer des personnes sur mesures à des entreprises à la recherches de participants pour leurs événements.
En somme, si vous débutez dans la restauration et que vous n’avez pas encore de clients, vous pouvez vous octroyer les services de Surkus pour votre soirée d’ouverture, explique le Washington Post. Son algorithme sélectionnera pour vous des personnes dont les profils correspondent à vos attentes, et cela donnera l’impression aux passants ou aux clients réels que votre nouveau business a déjà la côte.
Soirées de grandes marques, castings, lancements de produits… Il est même possible de louer des faux-amis, et pourquoi pas des mannequins, pour une soirée privée que l’on organiserait chez soi. En échange, ces personnes sont payées. Stephen George, le créateur de l'application, considère que sa création pourrait bouleverser le rôle des annonceurs:
«Beaucoup d’entreprises connaissent les catégories de personnes qui seraient intéressées par ce qu’elles proposent, mais ne savent pas comment attirer ces gens. Elles engagent des publicitaires et des agences de presse pour faire passer un message, sans pour autant être sûr qu’il sera reçu.»
Trouver le client idéal
Surkus propose un «crowdcasting», un casting de foule, pour aider des entreprises à trouver leurs clients idéaux. Ces personnes sont sélectionnées par l’algorithme de l’application en fonction de leur âge, de l’endroit où ils se trouvent, mais aussi de leur style et de leurs «likes» sur Facebook.
Tels des figurants sur un plateau de tournage, les membres de Surkus sont tenus d’agir naturellement et d’être discrets quant à la raison de leur venue. Ils doivent toujours avoir l’air de s’amuser et d’être enthousiastes, sans quoi leur «score de réputation» peut baisser, ce qui diminue leurs chances d’être à nouveau castés par la suite. Interdiction pour eux de quitter les lieux –Surkus vérifie leur position avec un traceur GPS– sinon, ils ne seront pas payés.
Selon Stephen George, les utilisateurs empochent en moyenne entre 25 et 40 dollars pour un événement, mais ce cachet peut parfois grimper jusqu’à 100 dollars.
Interrogé par le Washinton Post, Kerry O’Grady, professeur à l’École des Études professionnelles de l’université de New York, juge que Surkus ne donne aucune vraie garantie à ses clients:
«Je comprends le besoin d’avoir des résultats rapides, de l’affluence. Parfois, les marques ont besoin d’aligner des gens à la porte. Ok, vous avez des gens beaux et stylés à un événement, mais ça n’ira pas plus loin si les personnes présentes veulent juste être payées et n’ont aucun attachement à la marque.»
Pourtant, le créateur de cette application qui mise tout sur les fausses apparences affirme que Surkus a déjà regroupé plus de 150.000 personnes à Los Angeles, Chicago, Miami, New York et San Francisco.