La plupart des gens avaient été surpris lorsque le jeu vidéo de comédie sexuelle House Party a été lancé sur Steam le mois dernier sans censure apparente, après avoir effectué sa sortie un peu plus tôt sur des plateformes comme Game Jolt. Même si Steam n'interdit pas forcément les scènes de nudité, rappelle Steamed, la plateforme en ligne vient de retirer le jeu vidéo House Party après une série de plaintes sur le contenu obscène du jeu. House Party, mélange en effet scènes de nudité, de sexe et de combat. Et le jeu, dont certains estiment qu'il incite à la débauche, a été la cible de plusieurs attaques depuis sa sortie, a indiqué le développeur Eek dans une billet sur son blog.
Un jeu misogyne
Le jeu débute lors d'une soirée chez Madison, femme aux mœurs légères. Le joueur est parfois confronté à des scènes problématiques: se promener avec la sœur nue d'un participant à la fête pour l'humilier, souligne le site Kotaku, convaincre une femme de laisser prendre des photos d'elle, seins nus, pour donner à un ami, enlever les vêtements d'un personnage à sa grande surprise, etc. Les critiques parlent de misogynie, d'un «tas de merde misogyne» même sur le blog Rock Paper Shotgun:
«House Party est, à défaut d'autre chose, une exploration fascinante d'un certain type de mâle. Le genre d'esprit masculin qui voit les femmes comme des buts à atteindre, plutôt que comme des indivus à part entière, et qui croit qu'elles sont manipulables à l'envi, ou qu'elles auront toutes envie de voir ce qu'il y a dans le slip. Ou, comme c'est le cas dans House Party, vous pouvez directement leur montrer ce qu'il y a dans le slip, qu'elles en aient envie ou non.»
Outre ces scènes «obscènes», le jeu offre aussi au joueur des scènes de combats ou d'aventure. Pour Eek, le développeur du jeu, House Party est, dans son concept et son sens de l'humour, un comédie dans le style des jeux d'aventure des années 1980 et 1990 comme Leisure Suit Larry et Monkey Island. Au cours des derniers mois, le jeu jouissait d'une grande popularité auprès des fans et sur YouTube. 30.000 exemplaires, selon le développeur du jeu et SteamSpy.
Apparemment, la «pornographie» semble la seule préoccupation de Valve, le studio auquel appartient Steam, selon Eek. «Je n'ai pas eu les détails sur la nature des plaintes, mis à part que le jeu contiendrait des scènes de “pornographie”. Steam m'a dit qu'ils le remettraient en ligne une fois que la les scènes de pornographie seront supprimées. Cependant, il ne m'a pas spécifié en particulier ce qu'il considérait ainsi», a-t-il lâché visiblement agacé par la situation.
«Le jeu est destiné à être amusant, et je l'annonce comme une aventure comique», souligne Eek indiquant que les scènes de sexe et de nudité à l'écran restaient marginales par rapport au reste du jeu. «Malheureusement, parce que j'ai choisi de créer un jeu sur le sexe, ça suscite quelques levées de bouclier avec certains groupes», poursuit-il. S'il avoue comprendre la position de Steam et semble disposer à retoucher cette version de House Party, Eek ne veut pas non plus tomber dans l'auto-censure: «Je ne veux pas censurer quoi que ce soit si ce n'est pas nécessaire». Pour l'instant, il se dit peiné pour les utilisateurs du jeu.