Une bataille se prépare à l'université de Western Michigan (États-Unis) entre un troupeau de chèvres affamées et une organisation syndicale. L'American Federation of State, County and Municipal Employees, l'un des plus importants syndicats américains, a déposé une plainte selon laquelle ce que font des chèvres sur un terrain arboré privent les ouvriers syndiqués de leur travail.
«AFSCME prend la protection du travail de ses membres très au sérieux et nous avons un accord collectif avec Western Michigan, a déclaré le président du syndicat, Dennis Moore. Nous espérions que le contrat soit respecté, mais dans de telles circonstances, nous avons jugé nécessaire de déposer une plainte.»
Celle-ci soutient que l'université n'a pas informé le syndicat qu'elle prévoyait d'utiliser des troupeaux de chèvres sur son campus cet été, rapporte le Detroit Free Press. Grâce à leur appétit vorace, les chèvres peuvent brouter les mauvaises herbes et débroussailler des zones que les humains peinent à atteindre. De plus, elles sont moins nocives pour l'environnement que la machinerie lourde et les produits chimiques.
Méthode propre
Mais menacent-elles réellement la main d'œuvre humaine? Le Washington Post a réalisé quelques calculs dont voici les résultats:
L'efficacité des chèvres semble bien faible, en comparaison avec la rentabilité des hommes et de leurs outils. Il y a donc peu de chance, souligne le quotidien américain, que ces mammifères herbivores à quatre pattes remplacent les humains de sitôt. D'autant plus que leur mission ne consiste aucunement à tondre la pelouse, cette activité restant réservée aux ouvriers et à leurs tondeuses à gazon.
«Pour le second été consécutif, nous avons loué un troupeau de chèvres pour nettoyer les sous-bois truffés d'orties et d'autres végétaux dont les humains ont du mal à venir à bout, s'est justifiée Cheryl Roland, porte-parole de l'université. Nous ne voulions pas utiliser de substances toxiques, donc nous avons choisi l'option chèvres pour respecter l'environnement.»
Le responsable du projet, l'horticulteur Nicholas Gooch, a lui aussi réagi au dépôt de plainte de l'AFSCME: «Nous ne nous attendions vraiment pas à ce que cette initiative engendre cela. Ça mine un peu notre enthousiasme.»
Les vingt chèvres introduites sur le campus le 2 juin devront débroussailler quinze hectares de terrain avant que les étudiants ne reviennent, à la rentrée de septembre.