Voilà plusieurs mois qu'on le présente comme l'homme «le plus détesté des États-Unis». Homme d'affaires, Martin Shkreli est notamment connu pour avoir, sans aucun scrupule, augmenté le prix d'un médicament, le Daraprim, de près de 5.000% s'en jamais s'en excuser. Il est également connu pour avoir acquis l'unique exemplaire d'un album d'un groupe de rap mythique, le Wu-Tang Clan.
Aujourd'hui, alors que son procès pour malversation, fraude bancaire et fraude sur titres, dans la gestion de diverses sociétés –qui n'a rien à voir avec le médicament dont il a augmenté le prix–doit débuter, la justice américaine se retrouve dans une situation délicate: elle ne parvient pas à composer un jury populaire.
Outre les jurés potentiels convoqués qui n'ont pas pu être présent pour raisons personnelles ou de santé, nombre d'autres Américains ont été excusés et exemptés de participer au procès, faute de pouvoir juger Martin Shkreli en toute partialité et objectivité. Nombre d'entre eux indiquent, par ailleurs, avoir une opinion trop tranchée et «trop négative de lui à la suite de la mauvaise presse dont il a fait l'objet», ajoute BFMTV. Une jurée a, par exemple, décrit Marin Shkreli comme un «serpent» dans le New York Post. Un autre, lors de son audition avec le juge, estimait qu'il incarnait «le visage de la cupidité des entreprises».
Après deux jours de sélection au tribunal fédéral de Brooklyn à New York, la juge Kiyo Matsumoto n'a pu retenir que 57 personnes sur les 240 convoquées et a dû se résoudre à repousser encore le procès. Ainsi, le jour suivant, le 28 juin, 150 nouveaux jurés potentiels ont été appelés. Face à cette situation, l'avocat du jeune entrepreneur, Benjamin Brafman a demandé une annulation du procès, mais la demande a été rejetée.