«Une nouvelle fois, les forces de sécurité en France ont été visées avec cette tentative d'attentat sur les Champs-Élysées. Un escadron de gendarmes mobiles descendait ces Champs-Élysées quand un individu a percuté la voiture.» Ce lundi 19 juin, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est adressé à la presse, quelques heures après qu'une voiture a percuté un fourgon de la gendarmerie en plein cœur de Paris.
«Cette voiture contenait un certain nombre d'armes, d'explosifs permettant éventuellement de pouvoir faire sauter cette voiture», a continué le ministre au micro de franceinfo:
#ChampsElysees "On voit que la France nécessite" l'état d'urgence pour "prendre des mesures" et "empêcher des attentats", dit Gérard Collomb pic.twitter.com/5i4S1Pf95V
— franceinfo (@franceinfo) 19 juin 2017
«Cela montre, une fois de plus, que le niveau de la menace en France est extrêmement élevé. Vous savez que, mercredi prochain, je présenterai au Conseil des ministres un projet de loi permettant de prolonger l'état d'urgence, qu'en même temps nous proposerons une loi tout en maintenant des conditions de sécurité élévées. Pour celles et ceux qui s'interrogeaient sur la nécessité d'avoir de telles lois, on voit bien aujourd'hui que l'état de la France le nécessite et que, si nous voulons protéger efficacement nos concitoyens, il faut que nous puissions prendre un certain nombre de mesures qui nous permettent de prévenir, de suivre des individus comme celui-là et donc d'empêcher des attentats, que ce soit des attentats contre les civils ou contre les forces de sécurité.»
L'homme était connu des services de renseignement et de police et était fiché S, précise encore le site d'info. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la section antiterroriste et à la DGSI.
Rassurer l'opinion publique
Début juin, dans Le Parisien, Gérard Collomb soulignait pourtant: «notre logique n'est pas de transposer l'état d'urgence dans le droit commun, mais d'être efficace tout en préservant les libertés de nos concitoyens». Quelques jours après, Le Monde révélait un document prouvant que le gouvernement prépare un projet de loi qui vise à placer dans le droit commun les mesures exceptionnelles permises par l’état d’urgence, avec toutes les inquiétudes que cela suscite.
Abou Djaffar, spécialiste des questions terroristes et ancien du renseignement français, sa réagi sur Twitter à cette déclaration:
Urgent : "On voit que nous avons besoin de l'état d'urgence pour ne pas empêcher des attentats qui, par ailleurs, échouent par miracle"
— Jacques Raillane (@AbouDjaffar) 19 juin 2017
Même commentaire de la part d'un journaliste du Monde:
Étrange comme chaque fois qu'on échoue à déjouer un attentat le ministre de l'intérieur dit que ça démontre l'utilité de l'état d'urgence.
— Grégoire Allix (@gregoireallix) 19 juin 2017
Comme l'écrivait Jean-Marc Manach sur Slate au moment de la révélation de l'avant-projet de loi par Le Monde, le gouvernement d'Edouard Philippe n'a aucun intérêt à mettre fin à l'état d'urgence dans le contexte actuel, avec les attaques se multiplient: «la majeure partie de ces lois sont faites pour rassurer l'opinion publique».