Le Sommet de Copenhague sur le climat s'est achevé samedi 19 décembre. Après 12 jours de débats dans la capitale danoise l'heure est au bilan. Les négociations ont abouti au dit « Accord de Copenhague », un accord a minima par rapports aux ambitions principales du sommet. Le texte final n'a aucun caractère contraignant et chaque Etat a loisir d'y souscrire ou non, sortant ainsi du cadre collectif de la Convention des Nations unies sur le climat.
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Les pays participant au débat final se sont mis d'accord sur la nécessité de contenir la hausse de température globale à 2°C. En revanche aucun accord chiffré sur les réductions d'émission de gaz à effet de serre: les pays industrialisés ont jusqu'au 31 janvier 2010 pour fixer leurs objectifs. Pour les pays émergents, leurs engagements ne seront pas contraignants. L'accord ne prévoit pas non plus d'instance internationale pour contrôler les efforts de chaque pays.
Aucune contrainte juridique n'a été signée. La prochaine conférence sur le climat, à Mexico à la fin de l'année prochaine, ne devrait pas aboutir à un nouveau texte du genre. Le seul instrument légal et contraignant contre le réchauffement climatique reste donc toujours à ce jour le protocole de Kyoto.
La plupart des commentateurs se désespèrent de cet accord. Pour beaucoup le Sommet de Copenhague est un échec cuisant de géopolitique et un revers grave pour son organisation, l'ONU. Les plus optimistes s'en satisfont, mais ils sont rares. La presse internationale est quasi unanime pour dénoncer les ratés du sommet.
En quittant le sommet samedi, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont qualifié le sommet «d'insuffisant», mais ils ont laissé entendre que l'accord était le meilleur possible aux vues des dissensions entre les pays tout au long de la conférence. La Chine s'est montrée très ferme et a refusé qu'on lui dicte sa loi; l'Europe a été incapable d'adopter une position commune et, même si elle a montré sa détermination à lutter contre le réchauffement climatique, elle a prouvé son faible niveau d'influence sur la scène internationale.
Du côté des ONG, l'humeur est à l'écoeurement. Les associations, qui ont été exclues à la fin du sommet, se sentent trahies. Selon un communiqué de Greenpeace: «la ville de Copenhague est une scène de crime climatique, dont les coupables se sont enfuis en avion la honte au front»
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Image de Une: Le fermier John Ive inspecte un barrage sur sa propriété de Dicks Creek REUTERS/David Gray