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Sur le Qatar, Trump ne cesse de contredire son ministre des Affaires étrangères

Temps de lecture : 2 min

À 90 minutes d'intervalle, le président et son chef de la diplomatie ont fait des déclarations contradictoires sur le blocus du Qatar.

Donald Trump et l'Emir du Qatar à Riyad, en Arabie Saoudite, le 21 mai 2017 | MANDEL NGAN/AFP
Donald Trump et l'Emir du Qatar à Riyad, en Arabie Saoudite, le 21 mai 2017 | MANDEL NGAN/AFP

En début de journée, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a appelé les pays du Golfe à alléger leur blocus à l'encontre du Qatar et encouragé un «dialogue calme et réfléchi» sur la question.

«Le blocus gêne l'action militaire des États-Unis dans la région et la campagne contre l'Etat Islamique», a déclaré le Secrétaire d'État.

Moins de deux heures plus tard, Donald Trump disait l'inverse. Lors d'une conférence de presse, le président a semblé se vanter d'avoir été à l'origine de ce même blocus après une récente conférence en Arabie Saoudite:

«Après cette conférence, les nations se sont unies, et m'ont parlé de confronter le Qatar[...] Nous avions une décision à prendre: est-ce qu'on prend la voie facile ou une action difficile mais nécessaire? Nous devons arrêter le financement du terrorisme.»

Le 5 juin, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l'Egypte ont imposé un blocus au Qatar, au motif que le pays soutient le terrorisme.

Dans son discours, Trump a aussi accusé le Qatar de «financer le terrorisme au plus haut niveau», et fait comme si sa position à l'égard du pays avait été prise en concertation avec Tillerson et le Pentagone, qui tentent pourtant de calmer le jeu depuis l'annonce du blocus.

Un des problèmes de la position de Trump est que, comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, a aussi financé des groupes terorristes, ainsi que la diffusion d'un islam wahhabiste extrémiste. Lors d'une interview pendant sa campagne présidentielle, Trump avait d'ailleurs déclaré que l'Arabie Saoudite était «le plus gros soutien financier du terrorisme au monde».

Les contradictions entre Trump et son chef de la diplomatie avaient commencé par des tweets du président le mardi 6 juin. Alors que Tillerson avait critiqué le blocus, Trump se vantait de l'avoir encouragé:

«Très content de voir que ma viste en Arabie Saoudite avec le Roi et cinquante pays porte déjà ses fruits. Ils ont dit qu'ils seraient inflexibles sur le financement de l'extrémisme et tous les éléments pointaient vers le Qatar. Peut être que ce sera le début de la fin de l'horreur du terrorisme!»

Selon le New York Times, Tillerson est désormais obligé de rassurer les Qataris, inquiets après les commentaires du président américain:

«Les Qataris étaient choqués de la contradiction entre les déclarations impartiales venant des Affaires étrangères et du Pentagone, et les tweets de Trump vociférant contre ce petit Etat du Golfe Persique. Ils ont commencé à demander aux officiels américains si leur alliance était en péril.»

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