L'ancien premier ministre Alain Juppé a une nouvelle fois expliqué qu'il ne voyait pas l'utilité du déba sur l'identité nationale et qu'il le trouvait même «détestable». Pour lui, «tout ce qui peut dresser les communautés les unes contre les autres est détestable» a-t-il déclaré interrogé dans le Parisien.
«La question «qu'est-ce qu'être français?» ne se pose pas vraiment. Nous connaissons la réponse», martèle le maire de Bordeaux, qui avait déjà fait valoir ce point de vue sur son blog. Pour lui, la devise de la République: «liberté, égalité, fraternité» «reste d'une actualité totale». «Ajoutons-y la laïcité et on a l'identité française», poursuit-il.
Pour lui, «on élude la vraie question qui est de savoir si la France reste fidèle à sa tradition d'accueil ou pas». Et Juppé de poser ce qui selon lui fait débat: «Aujourd'hui, quelle est la capacité d'accueil de la société française vis-à-vis de ceux qui la rejoignent, en particulier des musulmans? C'est la vraie question».
Pour autant, le maire de Bordeaux insiste sur le fait que «tout ce qui peut dresser les communautés les unes contre les autres, et en particulier les musulmans contre les autres, est détestable». Une critique à peine voilée des dérapages en série d'une partie de l'UMP suite au débat sur l'identité nationale.
L'ancien premier ministre de Jacques Chirac estime aussi que le vote d'une loi sur l'interdiction totale du voile intégral (burqa) prônée par Eric Besson, un transfuge du Parti socialiste, pourrait avoir des conséquences négatives, notamment de «radicaliser certains comportements».
Par ailleurs, Alain Juppé dit se sentir choqué par le renvoi à Kaboul de neuf Afghans en situation irrégulière. «Dans la situation de l'Afghanistan, la tradition d'asile de la France souffre de ce genre d'opération».
L'éphémère ministre de l'Ecologie de l'après-élection de Nicolas Sarkozy (mai-juin 2007) commente également l'accord a minima conclu au sommet de Copenhague sur le climat samedi 19 décembre: «Oui», c'est un échec, «et une immense déception pour ceux, dont j'étais, qui y avaient cru».
Selon lui, le président Sarkozy, dont les efforts méritent d'être salués dit-il, «s'est heurté à une dure réalité: la clé était dans les mains des Etats-Unis et de la Chine qui n'ont pas voulu faire de mouvement». «Tout est à reprendre», conclut-il.
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Image de Une: Alain Juppé Olivier Pon / Reuters