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Un ingénieur américain reconnaît avoir voulu vendre des données à un (faux) espion russe

Temps de lecture : 2 min

Un ingénieur américain de Boeing, piégé par un faux agent du FBI, a reconnu avoir tenté de vendre des informations sensibles à la Russie. Toute ressemblance avec la série «The Americans» n'est pas fortuite.

Dans les locaux du Centre de développement des satellites de Boeing à El Segundo (États-Unis I Boeing
Dans les locaux du Centre de développement des satellites de Boeing à El Segundo (États-Unis I Boeing

À 49 ans, Gregory Allen Justice a décidé de plaider coupable. Oui, cet ancien ingénieur américain travaillant pour Boeing Satellite Systems, un sous-traitant du gouvernement américain dans des programmes militaires et de satellites commerciaux, a bel et bien essayé de ventre des informations techniques sensibles et confidentielles à un espion russe, qui s'est plus tard révélé être un agent du FBI sous couverture.

L'histoire remonte au debut de l'année 2016, raconte Ars Technica. Depuis 2000, Gregory Allen Justice est alors en poste dans l'un des sites de Boeing Satellite Systems en Californie (États-Unis) et travaille de nuit. Un emploi du temps et un rang au sein de l'entreprise qui lui permet d'avoir accès, sans trop de difficultés, à des données sensibles. Une liberté de mouvement que les autorités américaines remarquent en novembre 2015, lors d'une inspection de son ordinateur, montrant qu'il avait inséré une clé USB contenant des dessins techniques et des informations sur le design d'un programme de satellite sur lequel il travaillait, note le Los Angeles Times.

Le FBI ouvre alors une enquête. En cherchant, puis en examinant son véhicule, les autorités tombent sur des notes écrites où l'on pouvait lire les adresses du consulat de Russie à San Francisco ou de l'ambassade de Russie. Peu après cette découverte, en février 2016, le FBI décide alors de faire entrer en contact avec l'ingénieur un agent sous couverture, se faisant passer pour un espion russe.

Un peu comme dans «The Americans»

Le premier rendez-vous à lieu dans un coffee-shop de Los Angeles. Le faux agent lui explique qu'il est «très, très important pour les Russes», selon des documents de justice obtenus par le Los Angeles Times. Gregory Allen Justice explique avoir besoin d'argent rapidement, notamment pour payer les factures médicales de sa femme. En échange de clés USB ou de disques durs contenant des informations sensibles, le faux agent du FBI le payait en liquide, en coupures de 500 et de 1.000 dollars.

Au cours des six rencontres entre les deux hommes, Gregory Allen Justice –ou «Brian», son nom de code– a plusieurs fois mentionné qu'il adorait The Americans, une série qui met en scène un couple d'espions russes se faisant passer pour un couple américain de classe moyenne, ajoute le Los Angeles Times. C'est d'ailleurs par l'intrigue même de la série que le faux agent a expliqué à l'ingénieur ce qu'il attendait de leur relation secrète. Lors de leur tout dernier rendez-vous, peu avant l'arrestation de Gregory Allen Justice en juillet 2016, l'ingénieur a amené le faux agent du FBI dans l'enceinte de son unité de production chez Boeing et l'aurait même autorisé à porter des lunettes permettant de prendre des photos à l'intérieur, en dépit du règlement.

Gregory Allen Justice, incarcéré depuis juillet 2016, a plaidé coupable. Sa peine sera connue le 18 septembre 2017. Il encourt jusqu'à trentec-cinq ans de prison.

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