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Oubliez le mur Trump, beaucoup de ceux qui squattent aux États-Unis sont entrés légalement

Temps de lecture : 2 min

Derrière l'arbre de l'immigration illégale, il y a la forêt de gens entrés en règle mais qui décident de ne pas en repartir.

Un agent américain à la frontière avec le Canada. JOHN MOORE/AFP
Un agent américain à la frontière avec le Canada. JOHN MOORE/AFP

Longtemps, pour parler du phénomène d'immigration illégale, les autorités américaines ont pointé du doigt la porosité de leur frontière avec le Mexique, au sud du pays. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui a poussé Donald Trump à défendre son idée d'un mur tout au long de cette même frontière. Et ce, alors qu'au même moment, les chiffres montraient que l'immigration en provenance du Mexique était en chute.

Mais, après la publication d'un rapport du département de la Sécurité intérieure américain, le 22 mai 2017, peut-être Donald Trump fera-t-il marche arrière? En tentant de quantifier et d'évaluer l'ampleur d'un flux d'immigration moins connu –en l'occurrence celui des personnes entrées légalement aux États-Unis–, les autorités américaines ont eu l'occasion de se confronter à une autre réalité statistique, rapporte Quartz.

À la fin de l'année fiscale 2016, plus de 630.000 personnes n'ont pas respecté la durée de leur visa et sont restées sur le sol américain en dépit de la loi. Un chiffre bien supérieur, par exemple, au nombre de personnes interceptées en train de franchir la frontière mexicaine –415.000 personnes– sur la même période, note Quartz.

Mais alors, qui sont ces étrangers, entrés légalement aux États-Unis, qui n'ont pas encore fait leurs valises? Des ressortissants canadiens, principalement. Dans le détail, le rapport estime à près de 120.000 le nombre de Canadiens qui n'ont toujours pas quitté le pays malgré l'expiration de leur visa, contre 47.000 Mexicains.

Des statistiques encore perfectibles

Ces données sont toutefois à prendre avec prudence et mesure, prévient Quartz, puisque c'est seulement la deuxième année qu'elles sont recensées par les autorités américaines. La comparaison et l'analyse d'une tendance statistique (ou non) sont donc à mettre de côté, pour le moment. Le rapport de l'année précédente, pour l'année fiscale 2015, faisait état de 480.000 détenteurs de visas expirés, mais ne comptabilisait pas les étudiants contrairement à celui de 2016, dans son calcul, par exemple.

Quartz précise également que dans le décompte, nombre de détenteurs de visas expirés sont, en réalité, sur le point de partir. Mais aussi que le rapport sous-estime le nombre réel de personnes restées aux États-Unis illégalement puisqu'il ne comptabilise uniquement les étrangers arrivés par avion ou par bateau. La tendance réelle reste donc bancale.

«Ce qui veut dire que de nombreux Mexicains et Canadiens n'ont même pas été comptabilisés parce qu'ils sont arrivés par les terres», écrit Quartz.

Une réalité qui remet en perspective le phénomène migratoire aux États-Unis... mais qui devrait aussi encourager les autorités américaines à s'intéresser au moins autant aux flux migratoires venus du ciel ou de l'air que de ceux venues des terres.

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