Jacques Gazeaux, juge d'instruction de Nanterre, a mis en examen l'ancien président de la République Jacques Chirac pour «prise illégale d'intérêts», selon les informations du Point. Un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. Il lui reproche la situation de sept anciens membres du parti gaulliste, qui étaient en réalité rémunérés sur les fonds publics de la Ville de Paris, dont il était le maire (1977-1995), dans l'affaire des emplois fictifs du RPR.
L'entretien entre les deux hommes a eu lieu dans les locaux du médiateur de la République, à Paris, «un lieu totalement neutre», selon l'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil. «L'entretien a duré vingt minutes, le juge ne lui a posé aucune question», a-t-il précisé, comme le rapporte Le Figaro.
«L'ancien chef de l'Etat n'a pas été interrogé vendredi, mais s'est contenté de lire une déclaration préparée à l'avance dans laquelle il conteste l'existence d'un “système” frauduleux entre son ancien parti politique et la Ville de Paris et s'étonne de la modification de son statut dans cette procédure», écrit Le Point.
Jacques Chirac disposait depuis juillet 2007 du statut de témoin assisté dans cette affaire — pour laquelle Alain Juppé avait été condamné à 14 mois de prison avec sursis assortis d'un an d'inéligibilité en 2004. «Aucun fait nouveau ne semble être intervenu dans cette enquête, hormis le changement de juge d'instruction, M. Gazeaux ayant succédé à Alain Philibeaux.»
Dans les colonnes de Slate, Thomas Legrand expliquait pourquoi il était grand temps que l'ancien président se retrouve enfin devant la justice:
Jacques Chirac devant la justice. Il était temps! Ne revenons pas sur ce qui lui est reproché aujourd'hui. Constatons simplement et au préalable que, des faux électeurs du Ve arrondissement, aux frais de bouches de la Mairie de Paris, aux attributions arbitraires et pour le moins amicales de nombreux logements pas chers et chics appartenant à la commune de Paris, en passant par les fausses factures du RPR, les turpitudes de la Françafrique, l'Angolagate, les financements de campagnes que nous ne pouvons même pas évoquer ici sous peine d'être nous même poursuivis, on peut dire que Jacques Chirac s'en sort plutôt bien avec la justice! Et ça continue d'ailleurs.
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Image de une: Jacques Chirac et Francois Pinault, à Venise à l'occasion du mariage du fils du milliardaire avec l'actrice mexicaine Salma Hayek, en juin 2009 à Venise. REUTERS/Michele Crosera