Depuis l'assassinat de neuf Afro-Américains par un jeune suprémaciste blanc à Charleston en juin 2015, plusieurs villes du Sud des États-Unis ont commencé à se débarasser de leurs statues rendant hommage aux généraux et leaders sudistes défenseurs de l'esclavage. En deux ans, environ soixante monuments de ce genre ont été retirés.
À Charlottesville en Virginie, le conseil municipal a voté en février pour que soit enlevée une statue du général confédéré Robert E. Lee, une décision qui passe mal. En effet, des résidents font un procès à la municipalité pour que la statue reste en place, et plusieurs manifestations ont eu lieu. Le samedi 13 mai dans la soirée, un rassemblement d'une cinquantaine de suprémacistes blancs, torches à la main autour de la statue, a particulièrement choqué.
White supremacists with torches gather at Lee Park in Charlottesville https://t.co/I6xQ5RGJFq
— deray mckesson (@deray) May 14, 2017
Ces militants racistes scandaient: «Vous ne nous remplacerez pas», «la Russie est notre amie», «sang et terre» et «les vies des blancs sont importantes» («white lives matter» en référence au mouvement Black Lives Matter).
"Russia is our friend," in Lee Park. pic.twitter.com/uNKMoKRegF
— Allison Wrabel (@craftypanda) May 14, 2017
Richard Spencer, une des figures centrales de l'alt-right pro-Trump était présent, et a déclaré qu'il était venu «célébrer notre histoire».
Le maire de Charlottesville, de son côté, a d'emblée condamné la manifestation:
«Cet événement impliquant des torches la nuit au parc Lee était soit le signe d'une ignorance folle soit destiné à faire peur aux minorités d'une façon qui rappelle l'époque du Ku Klux Klan».
Le jour d'après, des manifestants antiracistes en faveur du retrait de la statue se sont rassemblés dans le même parc avec des bougies. Ils étaient beaaucoup plus nombreux que les nationalistes blancs.
La Nouvelle-Orléans a connu des tensions similaires ce mois-ci: lorsque quatre monuments à la gloire de la Confédération sudiste ont commencé à être démontés en avril et en mai, des suprémacistes blancs ont manifesté, certains avec des armes et des drapeaux confédérés. Les menaces étaient telles que les employés responsables du retrait des statues ont dû porter des masques et des gilets pare-balles.