Cette fois, il n’y a plus de doutes. Le réchauffement a pour conséquences de rendre des évènements climatiques catastrophiques plus fréquents et aussi plus sévères. Telles sont les conclusions d’une étude publiée il y a quelques jours par le très sérieux et très respecté journal de l’Académie des sciences américaine: Proceedings of the National Academy of Sciences.
Cette étude est différente de toutes celles baptisées «climat attribution» et qui consistaient à établir ou non un lien entre le réchauffement et un événement climatique particulier. Elle est à la fois plus large et générale. Elle montre que les évènements climatiques graves se produisent aujourd’hui dans un environnement déjà profondément modifié par l’activité humaine.
Le réchauffement de l’air et des océans fait que l’atmosphère absorbe maintenant une plus grande quantité d’humidité. Cela apporte plus d’énergie aux orages, aux tempêtes et aux ouragans. Les vagues de chaleur deviennent de plus en plus intenses et durent de plus en plus longtemps. En conséquence, les périodes de précipitations très élevées se produisent de plus en plus fréquemment et dans de plus en plus de régions du monde. C’est aussi le cas pour les périodes de sécheresse.
Utilisant des observations sur plusieurs années et des modèles climatiques, les chercheurs de l’Université de Stanford et de l’Université de Californie Los Angeles estiment que les températures records enregistrées dans 80% des relevés au cours des derniers mois ont d’ores et déjà augmenté dans des proportions importantes les risques d’événements climatiques «extrêmes». Par exemple, la probabilité de sécheresse a augmenté de 57% dans les régions étudiées.
«Quand un événement climatique extrême se produit, la première question qui se pose est de savoir si c’est naturel ou si c’est lié à l’activité humaine et à ses répercussions sur le changement climatique. Ma réponse est toujours: il y a une composante humaine dans presque chaque événement aujourd’hui et cette composante se situe quelque part entre 0% et 100%», affirme Katharine Hayhoe, chercheuse sur le climat de la Texas Tech University.
Pour appuyer son raisonnement, elle fait une comparaison avec la santé humaine. «Une crise cardiaque est en général une combinaison de risques génétiques et de choix de mode de vie. Un événement climatique extrême est de façon similaire une combinaison de risques naturels et de choix de mode de vie. Mais dans ce cas, ce qui compte n’est pas ce que nous mangeons mais comment nous obtenons notre énergie».