Donald Trump, qui regarde beaucoup la télé, n'est pas un grand lecteur. En 2015, il avait dit que ses livres préférés étaient la Bible et The Art of the Deal, un ouvrage signé Donald Trump. En mars sur Fox News, il avait déclaré:
«Vous savez, j'adore lire. En fait, je regarde un livre, je lis un livre, j'essaye de commencer. Chaque fois que je fais une demi page, j'ai un coup de fil qui dit qu'il y a une urgence ou quoi.»
Mais le 17 avril, le président a écrit un tweet sur un livre. Il a recommandé un ouvrage intitulé Reasons to vote for Democrats (Raisons de voter démocrate), un best-seller satirique écrit par un conservateur.
«Un super livre pour votre plaisir de lecture: Raisons de voter démocrate, par Michael J. Knowles.»
A great book for your reading enjoyment: "REASONS TO VOTE FOR DEMOCRATS" by Michael J. Knowles.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 17, 2017
Le livre, écrit par un jeune républicain, comporte dix chapitres intitulés «politique économique», «politique étrangère», «droits civiques», «éducation», etc. Mais la grosse blague, c'est que les 260 pages sont blanches... parce qu'en fait, il n'y a aucune raison valable de voter démocrate. Cette petite plaisanterie est en train de rendre Michael J. Knowles riche. En une semaine de mars, plus de 60.000 exemplaires ont été vendus. Sur Amazon, la description du livre précise:
«Des avocats de gauche nous obligent à dire que le livre est en grande partie vide et contient précisément 1.235 mots.»
Lundi 17 avril, Knowles est venu parler de son livre sur «Fox & Friends», l'émission préférée de Trump, et environ une heure après, le président recommandait l'ouvrage sur Twitter.
Comme le rappelle le Washington Post, la blague du livre vide n'est même pas originale. Fin novembre, un Britannique avait déjà publié Pourquoi Trump mérite notre confiance, respect et admiration, un livre également rempli de pages blanches. Mais le pamphlet anti-démocrates s'est avéré beaucoup plus populaire, et depuis le tweet du président, les ventes se sont envolées.
Il n'empêche que son auteur s'inquiète un peu de la popularité d'un tel ouvrage:
«Quand ce livre s'est vendu à 100 exemplaires, c'était une bonne blague. Quand il s'est vendu à 5.000 exemplaires, c'était une très bonne blague. Quand il s'est vendu à 50.000 exemplaires, je suis resté songeur et j'ai commencé à me poser des questions sur l'état de notre culture.»
