Dans le dossier épineux de la gestion de l'équipe de France de football et de son entraîneur controversé Raymond Domenech, Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique lyonnais (OL), a lancé un nouveau pavé dans la mare sur l'antenne d'Europe1. Il a proposé la création d'un poste de «manager» au sein de l'équipe de France, qui selon lui a besoin d'être réorganisée de toute «urgence» avant la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Mais il a tenu à préciser qu'il n'attaquait pas les hommes en places
«Je mets plus en cause les structures que les hommes. Il faut juste qu'il y ait entre l'entraîneur et l'homme qui prend les vraies décisions, une personne physique. […] Il faut que le patron coordonne tout ça, qu'il ait suffisamment de personnalité. Ce serait peut-être aussi l'intérêt de Raymond Domenech d'avoir un homme fort qui le protège» a-t-il estimé. «Il faut trouver le manager, l'élément de dynamisation qui va faire que cette équipe aille le plus loin possible. Structurellement, il manque le patron de l'équipe de France» a ajouté Jean-Michel Aulas.
Le patron de l'OL s'imagine déjà dans ce rôle: «Je rêverais d'avoir une mission comme celle là, a-t-il avoué. Il faut monter une opération commando. Il y a urgence, j'adorerais faire ça. Je suis vice-président de la Ligue Nationale de Football (LNF). Mais je ne fais pas partie du club France et je le regrette. Je pense pouvoir apporter une expérience de 22 ans du monde professionnel. Je suis un peu vexé.»
Constatant le désamour croissant suscité par les Bleus, le dirigeant de l'OL n'a pas évoqué seulement son nom pour ce poste hypothétique de manager. Il a aussi cité Gérard Houllier, «un homme d'envergure», et Noël Le Graët, «quelqu'un qui a une dimension, du charisme».
La proposition n'est pas totalement nouvelle. Le président des Girondins de Bordeaux à la fin des années 80, Claude Bez, avait occupé un poste de superintendant des Bleus au point d'avoir le pouvoir de révoquer le sélectionneur Henri Michel en novembre 1988. Jean-Michel Aulas se verrait bien chapeauter, mais sur une période de six mois, un Raymond Domenech sur lequel il estime que se cristallisent trop les passions. Reste à savoir si la fédération arcqueboutée dans la défense de Raymond Domenech et le refus de toutes les critiques et de tous les débats fera suite à la provocation de Jean-Michel Aulas.
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Image de une: Raymond Domenech Mike Hutchings / Reuters