Donald Trump a gagné l'élection américaine le 8 novembre dernier, mais il a laissé le vote populaire à Hillary Clinton qui l'a emporté de près de trois millions de voix. Depuis, rien ne semble s'arranger. En janvier dernier, peu avant son investiture, nous racontions que jamais un président n'avait eu de chiffres aussi faibles en matière de popularité, à quelques jours de son investiture, depuis que les instituts de sondage avaient commencé à les comptabiliser en 1992, lors de la première élection de Bill Clinton.
Et visiblement, c'est de pire en pire. Selon les comptes effectués par le site FiveThirtyEight, spécialisé dans l'analyse des chiffres et des sondages, il a fallu à peine deux semaines au nouveau président américain pour que les courbes d'approbation et de désapprobation de son action ne se croisent. Salon, magazine à tendance progressiste avait d'ailleurs tenu à saluer ce record du président républicain.
Depuis, de plus en plus d'Américains sondés semblent insatisfaits de son action. Selon les dernières chiffres, seuls 40,4% des sondés l'approuvent, contre 53,2%. Même en comptant les marges d'erreur, et les sondages qui font figure d'exception, difficile de voir comment la situation pourrait être inversée.
According to the charts, Trump Is winning at being unpopular. https://t.co/dlLThAfMov pic.twitter.com/58p7CusqvJ
— FiveThirtyEight (@FiveThirtyEight) 30 mars 2017
Ford graciant Nixon
Et en comparant avec les autres présidents au début de leur mandat, on constate que l'impopularité de Donald Trump est historique. En remontant au premier mandat d'Harry Truman, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, aucun président ne semble avoir atteint une telle cote d'impopularité si tôt dans son premier mandat. Certes, la cote d'approbation de Gerald Ford s'en rapproche après un mois au pouvoir. Le président américain venait alors d'annoncer qu'il graciait Richard Nixon, ce qui a eu pour effet de stopper immédiatement toutes les procédures judiciaires en cours à l'encontre de l'ancien président. Pour autant si la cote de popularité de Ford a plongé (passant de 71% à 49%) celle de désapprobation de ses actions n'a jamais dépassé les 30% sur la même période.
Même George W. Bush, qui avait élu dans des conditions similaires à celles de Donald Trump, en 2000, (à savoir sans remporter le vote populaire) n'avait pas connu un tel problème d'impopularité.