Ampoules, tendinites, entorses, hyponatrémie… Courir un marathon n'est pas une activité physique anodine pour votre corps. Dans certains cas, faute d'une alimentation adaptée ou de suffisamment de préparation, la pratique peut avoir de sérieuses conséquences sur notre organisme. La dernière en date concerne les reins des coureurs après l'effort.
Une étude menée par l'université de Yale (États-Unis) indique que le stress physique enduré par les participants peut provoquer d'importants dommages à court terme sur les reins. Les chercheurs qui ont planché sur l'étude ont découvert qu'une grande partie (80%) des coureurs étudiés –vingt-deux coureurs ayant participé au marathon de Hartford (Connecticut) en 2015– témoignaient d'une fonction rénale similaire à celle de patients sortant d'une opération du cœur, explique Chirag Parikh, l'un des auteurs de l'étude.
«On ne peut différencier [un coureur de marathon] d'une personne qui sort d'une opération de chirurgie cardiaque ou d'une personne hospitalisée en soins intensifs.»
Prévenir la surchauffe
Plusieurs aspects de la course sont responsables de cette insuffisance rénale post-course. La déshydratation, d'abord, qui met beaucoup de pression sur ces derniers; l'augmentation de la température corporelle et la diminution du débit sanguin vers les reins. Ces trois éléments ont pour conséquence d'augmenter la proportion de protéines à filtrer dans le sang et met ainsi les reins en surchauffe, ajoute Chirag Parikh.
«À la fin, dans un effort de prévention de la surchauffe de l'organisme, notre corps envoie le sang refroidir à la surface de la peau et des muscles, ce qui le détourne des reins. Plus de travail, moins de débit de sang et un approvisionnement en eau appauvri pendant des heures sont la garantie d'avoir des reins endommagés.»
Bien qu'à court terme, l'effet s'efface généralement après deux jours de repos, l'étude s'interroge sur les conséquences à long terme de ces efforts sur le corps en cas de répétition. Une question qui se pose aussi, et surtout, pour les populations résidant dans des régions plus chaudes où plusieurs études ont montré que l'activité physique (entraînements militaires, moisson, récolte de canne à sucre, etc.) avait un effet inhabituellement intense sur les reins.