Ce n'est plus une nouveauté: nous nous informons de plus en plus par l'intermédiaire des réseaux sociaux (Facebook, Twitter...). Ce n'est pas non plus une nouveauté: la quantité de fausses informations, volontairement erronnées ou non, sont, sur ces plateformes, est de plus en plus conséquente. Pour mettre en lumière ce phénomène plus ou moins récent, l'American Press Institute et Associated Press ont choisi de lancer un projet, le Media Insight Project, visant à analyser les habitudes de consommation de l'information en ligne et la perception des utilisateurs face à une actualité, rapporte le New York Magazine.
En s'appuyant sur un précédent sondage –dans lequel 48% des sondés affirmaient que la confiance en la personne qui partageait un article prévalait sur la confiance accordée en la source d'origine du même article–, le Media Insight Project a voulu voir si c'était uniquement ce que les gens pensaient... ou une pratique bien réelle, ajoute Le Monde. «Comme ils s'en doutaient, il existe bien une différence entre la perception et la réalité», appuie le quotidien.
Les auteurs de cette nouvelle étude ont confronté un panel d'internautes à deux sites: l'Associated Press, l'une des plus grandes agences de presse américaine, et le DailyNewsReview.com, un site inventé par leurs soins et qui n'existait pas jusque-là. Au total, 49% des participants ont estimé que l'article était juste et fiable lorsqu'il était partagé par un «ami» à qui ils faisaient confiance, même s'il s'agissait de l'inconnu et inventé DailyNewsReview.com. «Lorsque l’article était partagé par quelqu’un n’étant pas digne de confiance, et même si la source était l’Associated Press, seuls 32 % des participants ont pensé la même chose», ajoute Le Monde.
Et si Facebook intervenait?
L'enquête est donc arrivée à la conclusion que, sur Facebook, la confiance accordée à une information partagée dépend davantage de l'«ami» qui la partage que la source de l'information –le site internet– elle-même. Et ce, «peu importe que l'article provienne d'un média réel ou d'un site inventé de toute pièce», écrivent les auteurs de l'étude. En cause, la nature même de Facebook:
«Les gens sont fondamentalement plus conscients de qui partage l’information plutôt que de qui l’écrit. Cette divergence suggère qu’ils ne sont souvent même pas conscients de l’influence qu’a sur eux l’identité de la personne qui partage.»
Pour y remédier, les auteurs de l'étude suggèrent une meilleure éducation et sensibilisation sur le partage d'une information sur les réseaux sociaux, mais également une prise de conscience des médias et des réseaux sociaux dans la traçabilité de la source d'une information. Le Monde termine:
«Pour vous donner une idée du chemin qu’il reste à faire, allez regarder un "contenu" partagé par un ami sur Facebook, et comparez la taille de la police entre le nom de votre ami (tout en haut, en bleu et en gras) et celui de la source (tout en bas, en petit et en gris).»