France

Bayrou et Sarnez: une relation politique fusionnelle

Temps de lecture : 2 min

Les deux se sont engagés très tôt en politique, dans les années 70. L'une pour rejoindre Giscard, et l'autre par amour pour le centrisme. Elle a obtenu un mandat de députée européen à 48 ans, lui de conseiller général à 31 ans. Elle est aujourd'hui vice-présidente du Mouvement Démocrate et lui président. Marielle de Sarnez et François Bayrou, «l'autodidacte urbaine et l'intellectuel paysan» ne font qu'un.

Pour la journaliste Sophie Landrin, à quelques exceptions près, ils sont les seuls rescapés de l'UDF. «Tous les autres sont partis, en deux vagues successives, en 2002, lors de la création de l'UMP, puis en 2007, après l'élection présidentielle».

L'article revient sur tout ceux qui ont désertés le camp démocrate pour rejoindre celui de la majorité présidentielle, de Christine Lagarde à Jean-Louis Borloo, en passant par Hervé Morin. «Les talents étaient nombreux. Le leader centriste les a laissés partir, persuadé de pouvoir s'en passer, habité qu'il est par son destin présidentiel».

Marielle de Sarnez est longtemps restée en coulisse du mouvement. Elle est au devant de la scène aujourd'hui, prenant partie avec véhémence pour une alliance avec la gauche. Une ancienne collaboratice de la centriste se souvient: «la politique, c'est sa drogue, sa famille».

Un couple très harmonieux pour certain (ils sont «la tête et les jambes»), un faux couple pour d'autres («François Bayrou n'obéit qu'à un seul conseiller, lui-même»). Bayrou lui concède dans une interview donnée au Point que Marielle est «Mon alter ego. Sa boussole est juste à 95%».

Vraie collaboration ou non, toujours est-il que les deux ne se quittent plus depuis leur rencontre à Pau en 1983.

Plus de trente ans de vie militante commune et une relation plus personnelle ont forgé la solidité du duo.

Sarnez et Bayrou semblent se couper du monde, se complaire dans leur complémentarité écartant tout le reste.

Leurs détracteurs leur trouvent beaucoup de défauts: «l'incapacité des deux dirigeants à jouer collectif, à partager le pouvoir, l'impossibilité pour quiconque de peser sur la marche du mouvement».

Jean-Louis Bourlanges, ancien eurodéputé, analyse la situation du couple de centristes:

Pour François, le parti se limite à Marielle. Elle est son miroir sans tain qui lui permet de s'admirer sans être vu. Marielle est à elle seule l'autre.

[Lire l'article complet sur Le Monde]

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Image de Une: Marielle de Sarnez et François Bayrou lors d'une réunion publique du 5 mars 2008 à la Mutualité (Paris)

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