Les forces de l'ordre iraniennes ont violemment réprimé une manifestation d'opposants au régime dans le centre de Téhéran et auraient même, selon certaines sources, ouvert le feu. Les affrontements, confirmés par les médias officiels mais qui en revanche nient tout usage d'armes à feu par la police et les milices islamistes, sont intervenus le jour de la commémoration de la mort de trois étudiants en 1953 lors d'une manifestation antiaméricaine.
Au début de la journée du lundi 7 décembre des centaines de policiers auraient encerclé l'Université de Téhéran afin d'empêcher les manifestations. Les forces de l'ordre iraniennes et notamment les gardiens de la révolution, la force prétorienne du régime acquise au président Mahmoud Ahmadinejad, avait averti les étudiants qu'ils emploieraient tous les moyens nécessaires pour empêcher des manifestations.
Cela n'a pas effrayé des milliers d'opposants au régime portant des foulards verts et des masques qui se sont répandus dans les rues en chantant «mort au dictateur». La police et des miliciens les ont chargé afin de les empêcher de quitter le campus de l'Université de Téhéran selon le site d'opposition étudiante Amirkabir.
Le correspondant de la BBC Jon Leyne fait état de récits provenant de différentes sources selon lesquels les forces gouvernementales auraient sans provocation ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants. Mowjcamp, un site de réformistes, évoque lui seulement des tirs en l'air pour contraindre les manifestants à se disperser.
Des manifestations étudiantes se sont produites aussi lundi 7 décembre en-dehors de Téhéran dans de nombreuses villes iraniennes dont Arak, Shiraz, Mashhad, Kerman et Ispahan.
Pour la première foi, les manifestants auraient scandé des slogans hostiles au leader suprême, l'ayatollah Ali Khamenei et plus seulement contre le seul président Mahmoud Ahmadinejad. Pour éviter que les opposants coordonnent leurs actions, les autorités ont coupé lundi 7 décembre le réseau de téléphone mobile dans le centre de la capitale et dans les jours précédents les manifestations ont bloqué les serveurs de courriers électroniques.
Dimanche 6 décembre, l'ancien candidat à l'élection présidentielle et adversaire de Mahmoud Ahmadinejad qu'il a accusé d'avoir truqué le scrutin, a affirmé que l'opposition était toujours en vie. Sur son site Internet, il a mis les gardes les autorités contre «un combat contre des ombres dans les rues... Si vous imposez le silence dans les universités, que pouvez-vous contre la société?».
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Image de Une: Une manifestation contre Mahmoud Ahmadinekad à Téhéran Reuters