Septembre 2009: Lan Pham Thi, jeune auteur de 19 ans, née de parents vietnamiens en République tchèque, se voit décerné un prix littéraire prestigieux pour son premier roman, Cheval blanc, dragon jaune, qui raconte sa difficile enfance. La lauréate ne vient pas chercher son prix: elle est en Malaisie et ne correspond que par e-mails.
Et puis la vérité éclate. Lan Pham Thi n'existe pas; ou plutôt s'appelle Jan Cempirek, écrivain tchèque de 40 ans, boudé des médias et des honneurs. Aux jurés du prix qui assuraient que le livre méritait néanmoins le prix, l'auteur répondit:
Il s'agit d'un ouvrage schématique arborant une vision en noir et blanc du monde. En gros, le livre décrit plus ou moins ce qu'un Tchèque "ordinaire" imagine que les Vietnamiens de Tchéquie pensent.
La critique des écrivains à l'égard des jurés de prix, considérant qu'ils les décernent plus à la tête du client qu'en fonction de la qualité des oeuvres, a cours de longue date. En France, l'écrivain Romain Gary qui avait construit l'identité d'Emile Ajar, pour écrire sous un autre nom, s'était vu encenser par la critique. Dans un petit ouvrage intitulé Vie et Mort d'Emile Ajar, il honnissait la plupart des journalistes et racontait comment ceux-ci piétinaient Romain Gary quand ils adulaient le même auteur sous un autre nom.
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Image de Une: Couverture de l'ouvrage signé Lan Pham Thi.