Depuis une dizaine d'années, la consommation de drogues est en baisse constante chez les jeunes Américains, et les chercheurs ne savent pas vraiment pourquoi. Certains pensent que les campagnes de santé publique ont eu un effet positif, mais plusieurs experts commencent à se poser une autre question: les smartphones ont-ils remplacé la drogue?
Cette hypothèse est intéressante dans la mesure où l'explosion de l'utilisation des smartphones et tablettes coïncide avec le déclin de la consommation de drogues chez les jeunes.
Interviewée par le New York Times, la directrice de l'Institut national sur la toxicomanie, Nora Volkow a dit qu'elle allait commencer des recherches sur cette corrélation dans les mois à avenir et qu'un groupe de spécialistes se réuniraient en avril pour en parler.
«Les ados peuvent littéralement se sentir défoncés lorsqu'ils jouent aux jeux [vidéo]», explique Volkow.
Silvia Martins, une experte en toxicomanie à l'université Columbia est d'accord avec cette description:
«Jouer aux jeux vidéo, utiliser des réseaux sociaux, cela satisfait un désir de sensations nouvelles, d'activités nouvelles.»
L'air de faire quelque chose
Dans un sondage de 2016, 50% des adolescents américains avaient dit se sentir accros à leur smartphone, et cette addiction n'est pas uniquement métaphorique. Pour David Greenfield, un psychiatre spécialiste de l'addiction à la technologie, le smartphone est comme une «pompe à dopamine portable».
Les jeunes interviewés par le New York Times semblent confirmer que leur téléphone peut parfois remplacer la drogue, comme Alexandra, qui explique qu'un smartphone peut être utile en soirée pour quelqu'un qui ne veut pas consommer de drogue, car cela permet d'avoir l'air de faire quelque chose.