Le 49e congrès de la CGT s'ouvre lundi 7 décembre à Nantes et devrait se conclure vendredi par la réélection de Bernard Thibault à sa tête. A 50 ans, Bernard Thibault brigue un quatrième et, sans doute, dernier mandat après presque dix ans à la tête de la CGT. L'Express dresse le portrait de ce «sphinx».
«Animal à sang-froid» à l'humour déstabilisant, qui n'a «commis aucune gaffe depuis qu'il a pris la tête de la CGT», sa réelection ne va pas de soi pour autant. Le leader de la confédération générale du Travail, première organisation syndicale de France en audience, mais deuxième derrière la CFDT en termes d'adhérents revendiqués, est aux prises avec une opposition minoritaire mais radicale.
Cette opposition critique l'esprit parfois trop consensuel, à leurs yeux, de la direction, le virage réformiste impulsé depuis 1999. Elle s'insurge contre l'idée qui consiste à croire que les avancées s'obtiennent par des compromis, comme l'explique Michel Donedu, membre de la direction sortante cité par Le Point. Selon Donedu, «il faut savoir être conquérant et réaliste: au bout d'un moment, il faut savoir engranger les avancées obtenues, même si toutes les revendications n'ont pas été satisfaites»
Parmi les opposants de Bernard Thibault, on lui reproche d'être fébrile face au chef de l'Etat. Dans une interview publiée ce lundi par Le Figaro, il souligne:
Certains pensent qu'il ne faut pas discuter avec le président actuel parce qu'aucune de nos revendications ne peut, par principe, trouver de réponse satisfaisante. Dois-je attendre 2012 ou plus tard, qu'un autre occupe le poste, pour essayer d'améliorer la situation des salariés? (...) Certains cherchent à instaurer du doute sur la loyauté du secrétaire général de la CGT. Je mets au défi quiconque d'en apporter la preuve: j'ai été fidèle aux orientations fixées par le précédent congrès et en aucun cas coupable ou responsable de quelque «deal» que ce soit avec le président de la République, avec un ministre, avec un conseiller de l'Élysée, ou avec quiconque.
Jean-Pierre Delannoy, responsable de la CGT-Métallurgie dans le Nord-Pas-de-Calais, veut se présenter contre Bernard Thibault au poste de secrétaire général, «un cas de figure inédit depuis la scission avec Force ouvrière, en 1947», rappelle Le Point. Ancien ouvrier sidérurgiste de 57 ans, redoutant un «recentrage» identique à celui qu'a connu la CFDT à la fin des années 1970, Delannoy pense pouvoir fédérer un faisceau d'oppositions. Mais sa candidature à la direction n'a pas été présentée à la Commission exécutive, préalable indispensable pour être élu secrétaire général.
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