Démarrée en ordre dispersé, la grève dans la culture se durcit: le Louvre et le château de Versailles ont rejoint jeudi le Centre Georges Pompidou, le musée d'Orsay ou encore le musée Rodin déjà fermés au public, et un préavis de grève reconductible a été déposé à la Bibliothèque nationale de France et à la Cité nationale de l'Immigration.
Le mouvement touchait aussi des monuments historiques, au rang desquels l'Arc de Triomphe, les tours de Notre-Dame, le château de Carcassonne...
Le monde de la culture s'insurge contre la réduction des effectifs qui doit toucher le secteur— comme tous les secteurs concernés par la révision générale des politiques publiques: un départ à la retraite sur deux non remplacé; les subventions publiques seront aussi diminuées. Le gouvernement souhaite en effet que les «opérateurs de l'Etat» se voient désormais appliquer les mêmes règles d'économies et de réductions d'effectifs que dans l'administration centrale. On brade la culture selon les acteurs concernés.
L'intersyndicale du ministère soutient que le mouvement s'est renforcé jeudi 3 novembre en partie en raison des propos de Frédéric Mitterrand: «La réforme devra s'appliquer. Il n'y a pas d'exceptions. Si on commence à faire des exceptions, on ne s'en sort plus», a déclaré le ministre de la Culture sur France 2.
Pour Nicolas Monquaut, secrétaire général de la CGT Culture, l'approche du problème est «totalement contre-productive». «Alors que la fréquentation des musées est en progression et que les activités culturelles se développent, il est aberrant de vouloir réduire les moyens budgétaires et humains au lieu d'accompagner cette dynamique.».
Les établissements qui ont fermés, emblématiques, sont cependant une minorité selon la Direction des musées nationaux: sur les 31 musées nationaux en France, 6 étaient fermés en raison de la grève, soit 1 sur 5. Le secrétaire général de Force Ouvrière (FO) Culture, Roger Martinez, argue que l'appel a la grève a été trop précipité pour être suivi massivement: «Nous avons été contraints d’appeler à la grève en quatre jours, d’habitude, il faut un mois. C’est difficile de mobiliser en un laps de temps si court»
Vendredi 4 décembre, des assemblées générales sont prévues dans les établissements pour décider de la suite à donner au mouvement et une conférence de presse doit être organisée devant la pyramide du Louvre.
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