Peut-être avez-vous continué à entendre la voix de Voldemort dans votre tête, après la lecture d'Harry Potter. Si oui, il y a fort à parier que l'expérience n'était pas des plus plaisantes. Dans tous les cas, pas d’inquiétude. Vous n’êtes pas fous, car ce phénomène arrive assez souvent et a même fait l’objet d’une étude relayée par le New York Mag.
D’après le résultat de ces recherches, 89% des lecteurs ont entendu au moins une fois la voix d’un personnage dans leur tête. Et 19% d'entre eux la gardent en mémoire après avoir reposé le livre. Certains notent des expériences comme celles-ci:
«Le personnage Hannah Fowler, qui a donné au roman son titre, était la voix que j’entendais en marchant avec ma famille dans le Kentucky, où se déroule l'intrigue. J’ai adoré le livre et j’entendais les dialogues tandis que je marchais dans les bois.»
Il parait ainsi facile à 40% des lecteurs d'imaginer cette voix, et 37% des interrogés trouvent qu'elles sont «très vivantes», voire «aussi vivantes que la voix d'une personne réellement existante».
Des voix positives
Ce phénomène s’explique difficilement. Mais les chercheurs supposent que la plupart de ceux qui entendent les voix des personnages sont ceux qui se parlent souvent à eux-mêmes, ou bien que certains retrouvent simplement des traits de caractère d’une de leur connaissance dans le personnage en question.
L'article du New York Mag nous invite plus généralement à reconsidérer notre vision des voix qui habitent nos têtes. Celles-ci n'ont pas forcément à voir avec la folie. Loin de là, même. Certains peuvent les percevoir comme une aide. Une manière de réflechir et de se décentrer. Fin 2014, des chercheurs montraient ainsi que seuls 4% des gens n'entendaient que des voix négatives, 71% à l'inverse seulement des voix neutres ou positives. L’auteur David Mitchell comparaît aussi l’écriture d’un roman à un «trouble de la personnalité contrôlé»:
«Pour que ça marche, il faut se concentrer sur les voix dans sa tête et les faire se parler entre elles.»