Certains éditeurs voudraient y voir un geste de «bonne volonté» de la part de Google. Au moins la prise en considération de leur démarche anti-Google... Les dirigeants du moteur de recherche ont en effet annoncé mardi la modification prochaine de leur programme First Click Free qui permettra à certains producteurs de contenus en ligne de limiter l'accès à leurs articles indexés par Google. Pour en bénéficier, il faut que le site fonctionne avant tout avec un système d'enregistrement (comme le New York Times par exemple) ou sur abonnement payant (comme Mediapart) et qu'il participe au programme de Google. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des sites mais le geste de Google est permettra au moins à ceux qui le souhaite de renforcer leur «pay wall».
Avec ce système, l'internaute pourra continuer d'accéder gratuitement à du contenu via Google mais s'il désire cliquer sur d'autres pages du site consulté, l'éditeur pourrait éventuellement demander une identification voire un paiement. Cette modification devrait s'appliquer non seulement aux éditeurs de Google News mais également aux pages indexées dans Google Web Search. En clair, un utilisateur de Google ne pourra accéder gratuitement qu'à cinq pages d'un même site par jour, la sixième page requérant au moins une identification sur le site concerné.
Google a malgré tout annoncé que les titres et les premiers paragraphes d'articles tirés des sites continueraient à être indexés gratuitement.
Ces décisions interviennent alors que Rupert Murdoch a déclaré il y quelques jours vouloir «désindexer» les pages de ses sites (The Times, The Wall Street Journal notamment) de Google. Selon le propriétaire de News Corp, le moteur de recherche, en indexant gratuitement des contenus, serait «un voleur». Invité par un groupe de travail de la Commission fédérale américaine pour le commerce, Murdoch a poursuivi sa diatribe anti-Google: «Sans nous, les agrégateurs n'aurait que des pages blanches. Aujourd'hui, les producteurs de contenus prennent en charge tous les coûts et les agrégateurs perçoivent tous les bénéfices. Mais le principe est clair. Pour paraphraser un grand économiste, l'information gratuite n'existe pas».
Pourtant, si Techcrunch parle bien de «concession» faite à Rupert Murdoch, ce «changement de politique» décidé par Google ne «devrait représenter qu'un changement minime que ce soit en terme de revenus pour l'information en ligne ou bien pour le comportement des lecteurs. Très peu de gens passent leur temps à chercher un article du Wall Street Journal depuis Google News avant de faire l'aller-retour entre l'agréateur et le site durant toute une journée. La majorité des internautes trouvent un ou deux articles via Google News puis quitte le site du journal pour surfer ailleurs sur le web». Le clic sur six pages d'un même site serait donc un objectif difficilement atteignable pour faire payer les internautes. Si Google a a peine cillé, résume la BBC, Murdoch a remporté un premier round.
[Lire l'article complet sur the Guardian]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
A LIRE AUSSI SUR SLATE: «Rupert Murdoch fait la guerre au gratuit»; «Une alliance Microsoft-News Corp pour contrer Google»
Image de une : Google News via Spencer E Holtaway, Flickr