Donald Trump veut toujours être le meilleur: lors de sa conférence de presse du 16 février, il a dit qu'il avait été élu avec le plus grand nombre de grands électeurs depuis Ronald Reagan, ce qui est faux. (Barack Obama, Bill Clinton et George Bush père ont fait mieux).
Ce même jour, le président américain a aussi déclaré être le numéro un dans un autre domaine: l'absence de préjugés antisémites et racistes.
«Tout d'abord, je suis la personne la moins antisémite que vous avez jamais vue de toute votre vie. Deuxièmement, le racisme: la personne la moins raciste.»
Trump: "Number one, I am the least anti-semitic person you've ever seen in your entire life. Number two, racism, the least racist person" pic.twitter.com/UIvDRHZvjB
— BuzzFeed News (@BuzzFeedNews) February 16, 2017
On pourrait croire qu'un journaliste l'avait accusé d'être raciste et antisémite. Mais au contraire, Jake Turx, un reporter juif orthodoxe qui travaille pour le magazine Ami, avait dit au président:
«Je n'ai vu personne dans ma communauté dire que vous ou des gens de votre équipe sont antisémites. Par contre, nous sommes inquiets, et nous ne vous avons pas entendu réagir à la montée de l'antisémitisme.»
Il a ensuite cité la quarantaine d'alertes à la bombe qui ont récemment visé des centres communautaires juifs.
Il aurait été simple pour le président de dire qu'il condamnait ce genre d'actes et que son administration suivait la situation de près. Au lieu de cela, Trump a qualifié la question d'«insultante» et d'«injuste». Il a coupé le journaliste et lui a dit à plusieurs reprises de s'asseoir, sans jamais répondre à sa question.
Le jour d'avant, il avait répondu à une question similaire en évoquant ses amis juifs ainsi que ses petits-enfants juifs (sa fille Ivanka s'est convertie au judaïsme), mais sans jamais aborder le sujet concret de la recrudescence des incidents à caractère antisémite et raciste.
Comme le note Amanda Katz dans Slate.com, ce genre de non-réponse agressive ne semble pas confirmer que Trump est la personne la moins antisémite du monde. Un peu plus tard, le président a aussi démontré qu'il n'était probablement pas non plus la personne la moins raciste du monde.
En effet, lorsque la journaliste afro-américaine April Ryan lui a demandé s'il discuterait bientôt avec le caucus des élus noirs du Congrès (quasi-exclusivement démocrate), Trump a répondu:
«Oui, je le ferais bien. D'ailleurs, est-ce que voulez organiser la réunion? Vous voulez organiser la réunion?
–Non, non, non, je suis juste une journaliste.
–Ce sont des amis à vous?»
Reporter: Will you meet with the Congressional Black Caucus?
— BuzzFeed News (@BuzzFeedNews) February 16, 2017
Trump: "I would. You want to set up the meeting? Are they friends of yours?" pic.twitter.com/8Pp18KBUJd
Ce genre de commentaire constitue une parfaite illustration de micro-agression raciste, lorsque quelqu'un suppose que tous les noirs se connaissent ou sont amis entre eux.
Plus tard, un autre journaliste est revenu sur la question des incidents antisémites et Trump a accusé, sans aucune preuve, ses opposants politiques d'être à l'origine de certains d'entre eux dans le but de faire monter la colère contre lui.
«Je peux être honnête avec vous? Au sujet du racisme et des choses horribles qui sont affichées, parfois, par nos opposants. Vous savez ça, non? Vous comprenez?... Certains de ces messages que vous voyez affichés par les gens qui aiment Donald Trump. En fait, ils sont créés par les gens de l'autre bord.»